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Santé: alerte sur la prescription d'oxycodone, un médicament antidouleur

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L'oxycodone est un médicament antidouleur dérivé de l'opium et qui présente un risque addictif important. Pourtant, la prescription de celui-ci a explosé de 738% depuis 2006. Et les autorités disent craindre une situation similaire à celle des Etats-Unis, où des milliers de patients sont devenus dépendants, avec une forte mortalité.

La Société française de pharmacologie a lancé une alerte il y a quelques jours sur l'oxycodone, un médicament antidouleur dérivé de l'opium qui est en pleine explosion en France. Plus 738% de prescription depuis 2006, selon les professionnels de santé.

Et cela n'est pas sans conséquence puisque les décès toxiques ont été multipliés par quatre entre 2013 et 2017. Ce médicament a fait des ravages aux Etats-Unis. 82.000 personnes sont mortes, rendues complètement accros à cette substance. L'Assurance maladie et l'ARS vont lancer un plan d'action adapté pour prévenir et informer des dangers de l'oxycodone.

Il faut donc être particulièrement vigilant, estime la professeure de pharmacologie Joëlle Micallef.

“Ce médicament a un risque addictif. On le savait dès sa commercialisation. C’est pour ça qu’en France, il est particulièrement encadré”, indique-t-elle.

Certains professionnels disent redouter une situation à l'américaine avec des centaines de milliers de patients dépendants à l'oxycodone et une mortalité record. Aux Etats-Unis, la molécule est même devenue la première cause de décès pour les 18-49 ans.

Pas de crise à "l'américaine" en France

Mais on est encore loin de cette catastrophe en France, relativise la professeure Joëlle Micallef.

“Il n’y a pas d’augmentation de risques liés à l’usage de ce médicament antalgique en France. Ça ne veut pas dire que ça ne va pas arriver dans quelques années, mais actuellement, il n’y a pas eu d’alerte du dispositif français d'addicto-vigilance”, pointe-t-elle.

La médecin alerte plutôt sur la dangerosité du Tramadol, un antidouleur moins puissant mais utilisé par 6 millions de personnes en France.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours