Taxe sur la charcuterie aux nitrites: le coup de pression des lobbies sur les parlementaires

L'Assemblée nationale se penche ce mercredi sur l'amendement visant à taxer la charcuterie contenant des nitrites. Un texte mal reçu par les lobbies de la charcuterie qui entendent faire pression sur les parlementaires.

L'Assemblée nationale se penche ce mercredi soir sur l'amendement sur les nitrites dans la charcuterie à l'Assemblée Nationale, dans le cadre du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale).

Proposé par le député Modem Richard Ramos, cet amendement prévoit de mettre en place une taxe de 0.1 centime d'euro par kilo de charcuterie contenant des sels nitrités, accusés de favoriser les cancers colorectaux.

Ces derniers jours, les industriels ont intensifié leur lobbying auprès des parlementaires. Parmi ces puissants lobbies: la Fédération française des industriels charcutiers-traiteurs. Elle a envoyé plusieurs lettres aux députés pour les inciter à voter contre l'amendement anti-nitrites.

"Une taxe choquante" selon les lobbies

Dans son dernier courrier, daté de mardi, voilà ce qu'on peut lire: "Les nitrites dans la charcuterie protègent les consommateurs", les supprimer auraient "des conséquences graves sur la qualité des produits" ou encore cette phrase notée en gras: "Cette taxe est choquante car son impact n'a fait l'objet d'aucune évaluation".

Ce dernier argument est d'ailleurs repris, quasiment mot pour mot par certains députés de la majorité, preuve selon l'auteur de l'amendement, Richard Ramos, que se joue ce soir dans l'hémicycle un combat entre la puissance des lobbies et la liberté des parlementaires.

Les nitrites permettent d'obtenir la couleur rose du jambon et d'en assurer la conservation, et l'industrie a beaucoup de mal à s'en passer. 

Juliette Droz (avec P.B.)