Thrombose mortelle d’un étudiant à Nantes: l’autopsie renforce l’hypothèse d’un lien avec le vaccin AstraZeneca

Des doses du vaccin AstraZeneca - AFP
C’est une information RMC concernant une enquête sur les cas de thromboses mortelles après injection du vaccin AstraZeneca. Le rapport d’autopsie d’un étudiant nantais, mort en mars dernier d’une thrombose, renforce l’hypothèse d’un lien direct avec l’injection du vaccin anti-Covid-19 produit par les laboratoires AstraZeneca, selon l’avocat de la famille d’Anthony Rio.
Me Etienne Boittin a indiqué à RMC avoir reçu ce vendredi le rapport d'expertise d'autopsie de cet étudiant en médecine de 26 ans, mort le 18 mars dernier chez lui à Nantes, deux semaines après une injection: le jeune homme était considéré comme personnel de santé prioritaire.
"Pas encore les moyens d’affirmer totalement le lien"
Selon l’avocat en charge d’une quinzaine de dossiers et de plaintes concernant des décès survenus très majoritairement chez des personnes âgées de "moins de 60 ans” après une injection du vaccin du laboratoire anglo-suédois, "le rapport confirme qu’il y a bien la présence d’une thrombose abdominale au niveau de la ratte, ainsi qu'une trace de thrombose dans le cerveau. Le rapport confirme également qu'aucun état pathologique antérieur n'a été détecté, la thrombose n’est pas liée à un virus, pas d’inflammations, pas de maladie auto-immune. Aucun antécédent n'explique cette thrombose" affirme-t-il.
L'autopsie n'indique pas de trace de pathologie bactérienne, tumorale ou vasculaire, qui aurait pu expliquer le phénomène de thrombose veineuse, l'obstruction d'une veine par un caillot sanguin. "Les analyses toxicologiques se sont également révélées négatives" rajoute l’avocat.
"Aujourd’hui, on n'a pas encore les moyens d’affirmer totalement le lien entre le décès de mon client, Anthony Rio, et le vaccin AstraZeneca, mais ce qui est sûr, c'est que ce rapport renforce cette hypothèse" précise Me Boittin.
Vers l’ouverture d'une information judiciaire
Le pôle santé du parquet de Paris s'était saisi, cette semaine, de ce dossier nantais ainsi que deux autres cas à Toulouse et Paris. A Toulouse, une assistante sociale de 38 ans a vu son état de santé se dégrader peu de temps après avoir reçu sa première injection et est décédée le 29 mars d'une thrombose au cerveau. Sa famille a porté plainte le 2 avril.
Pour le moment, une enquête préliminaire est ouverte par le procureur de la république de Paris. Compte tenu de ce nouvel élément, Me Boittin va demander au procureur de la République dans les prochaines heures l'ouverture d'une information judiciaire. Cette étape judiciaire permettrait notamment la constitution des familles de victimes en parties civiles.
Ce sont des questions d'ordre pharmacologique et biologique qui se posent désormais. Une instruction pourra permettre une enquête ainsi que l'ouverture d'une expertise par un collège d'experts qui pourrait déterminer ou non si le vaccin peut provoquer ce genre de thrombose à des individus sans antécédents.
L'utilisation du vaccin AstraZeneca a été restreinte dans la plupart des pays de l'Union européenne à cause de très rares cas de thromboses qu'il peut provoquer. Le Danemark ne l'utilise plus. En France, depuis le 19 mars, le vaccin n'est plus administré aux moins de 55 ans. Pour cette catégorie de personnes ayant déjà reçu une dose de ce vaccin, la Haute autorité de santé a recommandé une deuxième dose avec Pfizer ou Moderna.
Un comité scientifique consacré aux thromboses rares et atypiques observées après des vaccinations contre le Covid-19 a été mis en place la semaine dernière par l'ANSM, l'agence du médicament, pour contribuer à en éclaircir les mécanismes.