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Tout ce qu'il faut savoir du "pass sanitaire" en cours de création

Après la gifle, Macron dénonce des faits "isolés" d'"individus ultraviolents"

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EXPLIQUEZ-NOUS - Le "Pass sanitaire européen" fait l’objet de négociations tendues avant sa possible entrée en vigueur fin juin. Tous les pays européens ne sont pas sur la même longueur d’ondes.

Ce "pass sanitaire", les Européens veulent l'adopter avant les vacances d’été. Mais ils n’ont pas tous en tête le même passeport, et le diable se cache dans les détails. Les négociations qui ont commencé mardi portent sur plusieurs points. Tout le monde est d’accord pour que ce “passeport vert” permette de voyager librement en Europe pour ceux qui sont complètement vaccinés, ceux qui ont un test PCR négatif et ceux qui ont été infectés récemment. Mais tout le monde n’est pas d'accord sur plusieurs points.

- Est-ce que les tests PCR seront gratuits dans toute l'Europe?

- Est-ce que le passeport vert garantit l'accès libre à tous les pays ou bien est ce qu’un état membre peut se réserver le droit de maintenir d’autres contrôles ou des quarantaines?

-Quelles sont les vaccins reconnus ? Seulement ceux validés par l’agence européenne ou bien tous les vaccins comme le demande la Hongrie qui a massivement utilisé les vaccins russe et Chinois.

Toutes ces questions devraient être réglées d’ici la fin de la semaine et le passeport vert, le "pass sanitaire européen" devrait entrer en vigueur en principe le 26 juin.

En attendant, les pays européens avancent en ordre dispersé

Plusieurs grands pays européens ont déjà des politiques qui accordent plus de liberté aux vaccinés qu'à ceux qui ne le sont pas.

En Allemagne, si vous avez un certificat indiquant que vous avez reçu deux doses depuis plus de 15 jours, vous n’avez plus à respecter le couvre-feu. Couvre-feu qui concerne encore la moitié du territoire allemand. Avec ce certificat, vous pouvez aussi accéder aux grands magasins sans test PCR, ou bien aller chez le coiffeur. 

Au Danemark, le "corona pass", permet d’aller au restaurant, au musée chez le coiffeur, dans les autos-écoles, les stades, les cinéma, ou les lieux de cultes. 

Au Pays-bas, l’appli s’appelle "corona check" et elle permet uniquement de prendre l’avion. 

En Hongrie, un vrai passeport, une carte en plastique est délivré aux vaccinés. C’est un laissez passer qui permet par exemple d’entrer dans les piscines et on sait qu'à Budapest, aller à la piscine est une activité très populaire.

Les pays du sud de l’Europe, comme l’Italie, l’Espagne, la Grèce attendent la mise en place du passeport européen qui leur permettra surtout d’ouvrir largement leurs frontières aux touristes étrangers pour les vacances d’été ce qui est un enjeu économique essentiel dans ces pays du soleil.

La France devrait avoir son passe sanitaire dès le 9 juin

Oui, le projet a difficilement été adopté à l'Assemblée la semaine dernière. Puis au Sénat dans la nuit de mardi à mercredi. Le Sénat a fait préciser que ce pass devait être un dispositif provisoire. Le pass sanitaire n’existera que jusqu’au 15 septembre. Sauf si le parlement votait une prolongation.

Le texte prévoit surtout que ce pass ne sert que dans les lieux qui ne permettent pas de respecter les gestes sanitaires. Il ne sera donc pas demandé dans ce qu’on appelle les lieux de touts les jours. Pas de pass sanitaire pour aller à l'hôtel, dans les restaurants, les campings, les supermarchés, les théâtres et les cinémas, les lieux de cultes, les zoos, les établissements thermaux.

Où va-t-on exiger le pass sanitaire ?

Dans les stades, les chapiteaux, les foires, les salons, les salles de conférences, les casinos, les bateaux de croisière, et tous les évènements qui réunissent plus de 1.000 personnes.

C’est une question qui déclenche des passions ! Les opposants au système sont très remontés et dénoncent une “dictature sanitaire”. Une discrimination entre vaccinés et non-vaccinés, une rupture du secret médical.

Mais un récent sondage pour BFMTV indiquait que 63% des Français étaient pour et attendaient ce pass pour pouvoir voyager. Le conseil économique et social a lancé une vaste consultation et recueilli 110.000 contributions.

La majorité se disait défavorable au dispositif. Sauf s’il n’était pas exigé dans la vie de tous les jours, et c’est le cas, sauf s’il devait être provisoire et c’est le cas, et sauf s’il ne faisait pas de différence entre ceux qui sont vaccinés et ceux qui ont un test PCR négatif, et c’est le cas. 

Nicolas Poincaré (avec J.A.)