Transport sanitaire: colère des taxis qui veulent "mettre à l'arrêt" aéroports et gares à la rentrée

Vers de nouvelles mobilisations des taxis. D'ici l'automne, un texte sujet à débat arrivera au Parlement. Alors que le gouvernement cherche à réaliser 43,8 milliards d'euros d'économies pour 2026, des mesures sont proposées pour trouver des solutions contre la fraude sociale.
Le gouvernement évoque un trou dans les caisses estimé à 13 milliards d'euros en 2024, qualifié de "trahison de celles et ceux qui cotisent pour financer notre modèle social" par la ministre de la Santé Catherine Vautrin, dans les colonnes du Parisien.
Dans le viseur du projet de loi, on retrouve les taxis conventionnés "transporteurs sanitaires", ceux chargés d'emmener les patients à l'hôpital et de les attendre pendant le rendez-vous, seraient dotés "d'un dispositif de géolocalisation et d'un système électronique de facturation intégrée".
"Un effet de communication"
L'idée étant de pouvoir géolocaliser les trajets et ne payer que ceux avec un patient, évitant ainsi de payer les trajets "à vide". Une annonce qui ne passe pas auprès de la profession.
"Il y a des abus dans tous les domaines, nous sommes absolument contre l'idée de soutenir la fraude, nous luttons depuis plusieurs années sur ce terrain-là. [...] Mais cette loi est déjà actée dans la décision de Thomas Fatôme, le président de la Cnam, elle doit entrer en vigueur au 1er novembre, c'est un effet de communication", lâche Dominique Buisson, secrétaire général de la Fédération du taxi, sur le plateau de RMC ce lundi 4 août.
Sur le sujet de la géolocalisation avancé par la ministre de la Santé, ce dernier indique que la profession n'a, pour l'heure, aucune information concrète pour sa mise en place.
"Tous ne sont pas sur des plateformes, des indépendants travaillent seuls. Aujourd'hui, on parle de passer sur un système de géolocalisation, lequel? On ne sait pas". Ajoutant que la profession craint également que la géolocalisation, si elle est mise en place, soit aux frais des conducteurs. "Il faudra changer les logiciels de facturation. Le cahier des charges n'est pas posé sur la table, on met la charrue avant les bœufs".
Quant aux 13 milliards d'euros de fraudes annoncés par la ministre, le représentant de la profession se dit toujours dans l'attente d'éléments chiffrés 'que nous devons avoir depuis plusieurs mois, quel est le dispatching de fraudes? On n'en sait rien".
Une mobilisation dès le 5 septembre
L'année 2025 a déjà été marquée par une forte mobilisation pour les taxis. Courant avril dernier, le transport sanitaire était déjà dans le viseur du gouvernement et de l'Assurance maladie, ces derniers désirant une nouvelle convention à partir du 1er novembre prochain. Sans effets lors de sa première tentative, la mobilisation est donc relancée pour la rentrée, annonce Dominique Buisson.
"On reprend la mobilisation le 5 septembre avec un point d'orgue: les Champs-Élysées. On stigmatise une profession vis-à-vis de l'opinion publique en disant que les 60.000 taxis en France sont potentiellement des fraudeurs", explique-t-il.
Selon le représentant de la profession, la mobilisation sociale concernera "les grands axes" comme Lyon, Paris ou encore Marseille. "Ça pourra même aller plus loin. [...] Si on doit mettre les aéroports et les gares à l'arrêt, il faudra le faire."