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"Un cabinet, ce n'est pas un poulailler industriel": pourquoi les psychologues font-ils grève?

Les psychologues se mobilisent surtout contre un arrêté ministériel qui vise à réorganiser l'accès aux soins dans cette spécialité.

Dans une période où les psychologues sont de plus en plus sollicités, ils sont en grève ce jeudi: "Les consultations sont très nombreuses. Le métier de psychologue n'est pas écouté", assure Joseph Agostini, psychologue clinicien et psychanalyste. Et bientôt, un patient pourrait avoir à passer d'abord par son médecin traitant, pour avoir une prescription de séances chez le psychologue.

Une réorganisation de l'accès aux soins que le Joseph Agostini, juge aberrante: "Le médecin généraliste n'a pas de formation en psychologie. C'est un peu comme demander à un psychologue de prescrire des séances chez le médecin généraliste".

"Le psychologue libéral va devoir tripler ses consultations"

Pour être remboursés, le gouvernement prévoit aussi des séances qui soient limitées dans le temps. 30 ou 45 minutes, ni plus ni moins par exemple. Là aussi une aberration pour Joseph Agostini: "Une patiente qui vient après avoir été violée, je lui dis 'La séance est chronométrée, c'est trente minutes?' Ce n'est pas un poulailler industriel un cabinet de psychologue".

Des séances qui seraient payées 22 euros bruts pour trente minutes. Dangereux pour les psychologues libéraux, selon Camille Mohoric-Faedi, cofondatrice du collectif Manifeste Psy: "Avec ce taux de rémunération, le psychologue libéral va devoir tripler ses consultations pour réussir à gagner à peine ce qu'il gagne à l'heure actuelle". Dernier regret : que le chèque psy et le forfait psy, aient été annoncés sans aucune concertation avec les psychologues et que leur travail semble devenir une simple question financière. 

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Rémy Ink avec Guillaume Dussourt