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Un élevage de visons contaminés au Covid-19 en Eure-et-Loire: fallait-il vraiment les abattre?

La totalité d'un élevage de visons d'Eure-et-Loire a été abattu après 35% de cas positifs au sein de mille animaux.

Après le Danemark ou encore les Pays-Bas, au tour de la France de s'inquiéter pour ses élevages de visons. Des cas de Covid-19 ont été détectées chez des animaux dans l'un des quatre élevages de l'hexagone.

Les tests réalisés à la mi-novembre ont révélé que 35% des visons de cet élevage situé dans l'Eure-et-Loire à Champrond-en-Gatine étaient positifs au Covid.

"L'abattage de la totalité des mille animaux encore présents sur l'exploitation et l'élimination des produits issus de ces animaux" ont été ordonnés, comme l'a précisé le ministère de l'Agriculture.

Si le vison peut contracter la maladie, il peut aussi réinfecter l'être humain

Mesure de précaution après des cas de contaminations dans des élevages rapportés par plusieurs pays européens, principalement le Danemark, avec la découverte récente d'une mutation du virus, mais aussi les Pays-Bas puis la Suède, la Grèce, et des cas isolés en Italie et en Espagne.

Le vison est la seule espèce connue à l'origine de contamination inter-espèces, s'il peut contracter la maladie il peut aussi réinfecter l'être humain.

La filière française de la fourrure a indiqué hier soir qu'elle "collaborerait en toute transparence afin de garantir les meilleures conditions sanitaires pour les élevages et leur environnement".

Des mesures drastiques prises sur place donc, avec l'abatage de tout l'élevage en Eure-et-Loire. Cet élevage était sous surveillance, pointé du doigt par une association de défense des animaux il y a quelques semaines, et même parfois par la Fédération des métiers de la fourrure, représentée par Pierre-Philippe Frieh.

"Il y a trois élevages certifiés sur les critères de la filière sur les quatre élevages. L'élevage concerné par cet abattage n'était pas dans notre programme de certification."

La mutation du virus à cause des visons dangereuse ou pas?

Alors fallait-il abattre les 1.000 visons présents dans cet élevage. Oui répond Jeanne Brugère-Picoux, professeur honoraire à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

"Le fait qu'il s'agisse de bâtiments fermés et que les visons sont très sensibles en forte densité, ça grouille et il y a une contagiosité qui fait que presque 100% des visons sont contaminés. Ca fait que la forte concentration virale est telle qu'elle peut contaminer l'homme."

Et pour l'instant la mutation du virus, à cause des visons, n'a pas révélé de vraie dangerosité, mais des études sont toujours en cours pour le certifier.

Thomas Chupin (avec J.A.)