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"Un siège sur deux, ce n’est pas rentable": en difficulté face aux mesures sanitaires, les autocaristes réclament d'autres aides de l'Etat

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Les professionnels du secteur craignent de voir une grande majorité des autocaristes mettre la clé sous la porte d'ici quelques mois seulement.

La colère monte dans le secteur des transports et notamment chez les conducteurs d’autocars. Affectés comme tous les secteurs par l’épidémie de covid-19, ceux-ci sont soumis aux règles de distanciation, soit un siège occupé sur deux et pour beaucoup d’autocaristes, ce n’est pas viable de reprendre leur activité dans ces conditions.

A Marseille, l’entreprise de Paul Rocca qui emploie 75 chauffeurs a déjà perdu 95% de son activité. Et elle ne pourra pas reprendre en appliquant les nouvelles normes sanitaires:

"Dans les circonstances actuelles à savoir la distanciation avec l’occupation d’un siège sur deux, ce n’est pas rentable, ni pour nous ni pour nos clients. L’entreprise est clairement en danger. Au moins de juin, si rien n’est fait, nous mettrons clairement la clé sous la porte", explique le PDG d’Azur Evasion.

Les deux tiers des entreprises menacées

Laurent Benvenuti qui représente la Fédération nationale du transport de voyageur demande aujourd’hui des mesures d’urgence pour sauver la profession, en plus de celles déjà annoncées par le gouvernement.

"C’est les deux tiers des entreprises par autocars qui risquent la faillite et le dépôt de bilan dans les deux mois qui viennent. C’est pour ces raisons que l’on demande en plus des annulations de charge qui ont déjà été annoncées vendredi dernier, la prolongation du dispositif de l’activité partielle, la prolongation des six mois complémentaires des échéances bancaires mais aussi l’organisation d’un fond de solidarité", explique-t-il.

Des autocaristes qui ont mené une opération escargot hier à Paris pour tenter de se faire entendre. Pour l'instant le secteur bénéficie de deux mesures : remboursement accéléré d'une taxe (TICPE) sur leurs consommations de gazole, et une exonération de cotisations sociales de mars à juin.

Lionel Dian (avec Guillaume Dussourt)