Sexualité: les parents doivent-ils en parler aux ados? Ca fait débat sur RMC

Est-ce aux parents de parler de sexualité avec leurs ados? La question est posée par le Planning familial.
L’association a rencontré plus de 500 jeunes de 12 à 25 ans à travers la France. Et le résultat est sans appel: plus de 62% d’entre eux estiment que leurs parents ont une responsabilité dans leur éducation sexuelle. Et pourtant, une grande partie de ces jeunes (42%) n’ont jamais parlé sexualité avec leurs parents. Et ils n’envisagent pas de le faire. Par pudeur, par honte ou par peur.
S’ils en avaient l’occasion, ils aimeraient aborder en priorité les questions de consentement, de contraception et de prévention. En dernier lieu, le porno ou encore leurs désirs.
Mais tous ces sujets restent difficiles à aborder en famille pour Fanny, jeune fille de 17 ans, interrogée par RMC: "Je pense que mon père croit que ce n'est pas de mon âge, que c'est encore un peu trop tôt. Ma mère doit s'en douter. Il y a une gêne de leur côté. Mais je n'ai pas eu besoin de mes parents: il y a les réseaux sociaux, les infos, la télé, il y a beaucoup de films et séries qui parlent de cela. Et puis, il y a mes amis, mes frères et mes soeurs avec qui je peux en parler. Ca ne m'a pas handicapé que mes parents ne m'en ai jamais parlé".
"Je crois que j'ai déjà vu un truc 'du lendemain' sur une vidéo"
Idem pour Manon, 13 ans, qui commence à se poser des questions sur la sexualité mais impossible d'en parler à ses parents: "C'est trop gênant d'en parler, c'est tabou. C'est bizarre. Je suis crispée. Pour eux, je suis trop jeune donc je préfère ne pas essayer d'en parler avec eux" explique-t-elle, un peu gênée.
Pourtant elle aurait bien besoin de quelques explications: "Je crois que j'ai déjà vu un truc 'du lendemain' sur une vidéo, un truc qu'on met dans le bras pour pas tomber enceinte... Je pense que mes parents devraient m'en parler".
Pour le planning familial, l’éducation à la sexualité est une responsabilité des parents. A l’entrée en 6e de leurs enfants, ils devraient tous avoir parler contraception avec eux. Pas évident, pourtant pour Sidonie, maman de deux filles de 9 et 12 ans: "Je n'aborde pas la question si elles ne me posent pas la question. Mais il n'y pas de souci, on peut parler de tout mais j'ai le droit de dire que je suis un peu gênée".
Sur RMC, Angelina, une auditrice, confie être gêné face au corps qui change de son fils: face à Jean-Jacques Bourdin, cette maman qui élève seule un garçon de 11 a ainsi confié dans la matinale ne pas trop savoir comment expliquer pourquoi "lorsqu'il se réveille, il a la 'trique' comme on dit vulgairement".
"Je ne pense pas que ce soit si tabou. Seuls quelques uns en font encore un tabou", estime sur RMC la secrétaire générale de la FCPE, Dorothée Avet. Elle précise: "Ca coince à plein d'endroits. Chez les parents, d'abord, parce que parler de sexualité avec les enfants relève de l'intime. Parfois, c'est aussi culturel. C'est compliqué aussi pour les enseignants car ça touche l'intime et leur parcours personnel. Il y a un vrai manque de formation. Nous avons tous notre responsabilité".
Enfin, le planning familial rappelle que parler de sexualité ne veut surtout pas dire par de sa sexualité.