Si M. El Guerrab a encore un peu de conscience par rapport à la charge qui est la sienne, il devrait démissionner

Le député REM M'jid El Guerrab a été mis en examen pour "violences volontaires avec arme ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours" après sa violente altercation avec un cadre du PS, Boris Faure.

Après 24 heures de garde à vue, le parquet de Paris a requis le placement sous contrôle judiciaire de M'jid El Guerrab avec "interdiction de contact avec la victime". La violente altercation, dont les circonstances restent à établir avec précision, est intervenue mercredi dans le 5ème arrondissement de Paris. Le député de la 9e circonscription des Français de l'étranger (Maghreb, Afrique de l'Ouest), est soupçonné d'avoir porté deux coups de casque de scooter à Boris Faure, premier secrétaire de la fédération PS des Français de l'étranger.

Ce dernier était "toujours hospitalisé" vendredi selon sa famille mais il a pu être auditionné par les enquêteurs, après avoir dû être opéré en urgence après son admission à l'hôpital pour une hémorragie cérébrale.

Selon la version de l'élu REM, il s'agissait d'une réponse à une agression verbale et physique de la victime qui lui "aurait tordu" le bras et d'après un témoin qui l'aurait traité de "sale Arabe de merde", a rapporté une source proche de l'enquête.

"M. El Guerrab s'est excusé, mais ça ne suffit pas aujourd'hui"

De son côté, "la victime conteste toute attitude et propos violents à l'encontre de M. El Guerrab", a indiqué la source proche du dossier. M. El Guerrab a indiqué vendredi qu'il se mettait "en congé du mouvement et du groupe parlementaire LREM" mais l'affaire pourrait lui coûter son exclusion du parti qu'il avait rejoint fin 2016 après être passé par le PS. Il est convoqué en début de semaine pour s'expliquer devant La République en Marche.

Pour Luc Carvounas, député PS du Val-de-Marne, le député REM doit démissionner. "Ce ne sont pas que des petits coups avec un casque. Cela a nécessité une intervention lourde. On ne peut pas, quand on est un député de la République, quelques soient les raisons, avoir ce type de comportement. Alors certes, M. El Guerrab s'est excusé, mais ça ne suffit pas aujourd'hui. M. El Guerrab a été violent, et moi j'attends aujourd'hui que la République en Marche soit irréprochable dans son comportement vis-à-vis de M. El Guerrab. J'attends finalement peu de choses de M. El Guerrab. Mais s'il avait encore un peu de conscience par rapport à la charge qui est la sienne, il devrait démissionner".

Benoit Ballet (avec A.M.)