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Toujours pas de réouverture programmée, les professionnels de la nuit ont le sentiment d'être les grands oubliés du déconfinement

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Toujours aucune date de réouverture à l'horizon pour les discothèques. Alors que bars et restaurants ont repris leur activité. Les professionnels de la nuit ont le sentiment d'être les grands oubliés du déconfinement.

Les lumières allumées, une boule à facette qui ne tourne plus et une salle qui résonne. Depuis quatre mois, c'est le cœur lourd que Fabien revient seul dans sa boite de nuit.

“C’est un établissement qui a été créé pour qu’il y ait du monde et là de le voir vide comme ça c’est sûr que ça fend le coeur”, indique-t-il. Déjà 150 000 euros de perdu à cause de la crise.

“On a raté tous les ponts du moi de mai, toutes les festivités du 14 juillet qui est aussi une grosse soirée, on a loupé la fête de la musique, le 21 juin”, énumère-t-il.

Mais plus que ces conséquences économiques, ce qui le révolte aujourd'hui, c’est de ne pas savoir quand il va pouvoir rouvrir. “Il y a deux semaines, je suis venu, un vendredi à deux heures du matin, la rue était blindée. J’ai même un voisin qui m’a dit ‘on a hâte que vous ouvrez parce que nous, on est débordé. Forcément ça fait mal au cœur”, confie-t-il.

"Il ne faut pas nous prendre pour des abrutis"

Interrogé mercredi sur la question à l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé Olivier Véran ne donne toujours aucune date de réouverture. Aurélien Dubois, président de la chambre syndicale des lieux musicaux, festifs et nocturnes, comprend cette décision, mais dénonce une méthode dénigrante pour son secteur. 

“On nous parle par écran interposé avec un sourire en coin en nous disant ‘vous pensez que vous allez ouvrir, et bien non pas du tout’. Mais ce n’est pas ça qu’on demande. On sait très bien que pour l’instant, on ne peut pas rouvrir. Il ne faut pas nous prendre pour des abrutis, il faut nous prendre en considération et nous parler comme à des gens responsables parce que sinon il va y avoir des problèmes. 

Il demande de la visibilité, une date de réouverture et en attendant des aides pour soutenir un secteur au bord de la rupture.

Florian Chevallay avec Guillaume Descours