700 millions d’euros de manque à gagner? L'Île-de-France accélère sa lutte contre la fraude dans les transports

Diviser le nombre de fraudes par deux. C’est l’objectif que s'est fixé Valérie Pécresse, la présidente d’Île-de-France Mobilités, d'ici la fin de l'année alors que près de 8% des usagers ne paient pas de titre de transport. Celle qui dirige également la région Île-de-France a donc annoncé en conséquence 500 contrôleurs de plus sur le réseau francilien, à partir de ce lundi.
Car la fraude représente une perte de 700 millions d'euros par an. Quasiment le double comparé à il y a une dizaine d’années.
Depuis sa boulangerie du 18e arrondissement située en face d’une station de métro parisienne, Kera est aux premières loges pour assister à la fraude. “Quand je sors à 14h, à 14h30 je vois tout. Je vois des gens qui sautent, mais c’est tous les jours”, affirme-t-elle.
Diana, elle, fraude de manière occasionnelle. “Dans certaines stations de métro, je me permets parfois, mais bon, la chance est toujours avec moi, je n’ai jamais pris d’amende”, assure-t-elle. Mais elle sera plus vigilante. “Maintenant que je sais, je ne vais plus du tout me permettre de frauder”, confie-t-elle.
Un gros manque à gagner pour la région
Selon la région IDF, le taux de fraude dans le métro et RER est de 4,8% et il atteint même 15,2% dans les bus. Un manque à gagner pour l'Etat comme l'explique Arnaud Aymé, spécialiste des transports.
“France Mobilité l’évalue à 700 millions d’euros. C’est l’équivalent par exemple de 1000 bus qui pourraient être achetés par an donc il y a beaucoup d’argent à récupérer”, pointe-t-il.
Et ce n'est pas tout. D'ici cet été, les contrôleurs pourront aussi vérifier l'adresse des contrevenants en temps réel.