Abandon de l'autoroute Lyon-Saint-Etienne: "Un mépris des élus locaux"

La ministre des Transports Elisabeth Borne a confirmé l'abandon du projet d'A45 entre Lyon et Saint-Etienne, privilégiant "des solutions alternatives routières et ferroviaires".

Le projet était bouclé de longue date, il ne verra finalement pas le jour. La ministre des Transports Élisabeth Borne confirme l'abandon du projet d'autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, dans une interview à paraître jeudi dans le quotidien régional Le Progrès. Son objectif était d'améliorer le trafic routier très dense entre les deux métropoles de Rhône-Alpes. Mais la ministre estime que l'impact agricole aura été trop important.

Une décision indigne et incompréhensible pour le maire Les Républicains de Saint-Etienne, Gaël Perdriau:

"C'était un jeu de dupes, la ministre nous amuse avec des propositions qui ne sont absolument pas réalistes et elle enterre un projet qui a fait l'objet de concertations pendant plus de 10 ans, qui a bénéficié de l'accord de deux gouvernements et d'accord des collectivités locales qui finançaient ce mouvement. Je ne connais pas d'autre projet aussi abouti en France aujourd'hui, c'est tout simplement scandaleux, ce mépris des territoires, ce mépris des élus locaux puisqu'à aucun moment, la ministre n'a pris la peine d'appeler le président de la région Laurent Wauquiez, ni le président du département ou moi-même pour nous signifier cette décision".

"Cette autoroute n'a jamais fait consensus"

Mais c'est au contraire une grande victoire pour Maxime Combes, président de l'association Alternatiba Rhône, opposé depuis le départ à ce projet d'autoroute: "C'est la preuve que la mobilisation citoyenne paie, c'est la preuve que ce projet n'était pas sérieux, il y avait une opposition ferme, résolue et engagée de nombreux habitants, paysans, qui ne voyaient aucun intérêt à construire une deuxième autoroute parallèle à l'autoroute existante qui allait détruire de la biodiversité, des zones agricoles dont on a besoin pour alimenter les populations de Lyon et de Saint-Etienne. Cette autoroute n'a jamais fait consensus sur le territoire".

Les 400 millions d'euros de financement de l'A45 devraient ainsi être réinvestis dans la restructuration de l'A47 et dans le renforcement de la ligne TER Lyon/Saint-Etienne.

Anaïs Bouitcha (avec P.B.)