Autoroutes: vers un forfait pour les usagers réguliers?

Le gouvernement a demandé aux sociétés autoroutières de faire un geste pour le pouvoir d'achat des Français alors que les prix des péages doivent augmenter au 1er février.

Alors que les tarifs des péages devaient augmenter de 1,8% au 1er février, le gouvernement a demandé à Vinci et à la Sanef de faire un geste pour le pouvoir d'achat des Français.

Le contexte social, très tendu, a poussé les concessionnaires d'autoroutes à accepter. En pleine crise des gilets jaunes, qui s'en prennent notamment aux péages, ils acceptent de faire un effort.

Plutôt qu'un gel des tarifs, on se dirige donc vers un geste commercial pour les automobilistes qui empruntent l'autoroute quotidiennement pour aller au travail.

C'est le cas d'Amélie qui emprunte l'autoroute tous les jours pour aller travailler. Pour cette salariée, le budget péage est très important: "Le péage pour moi, c'est 4 euros par jour et 80 euros par mois. Déjà l'essence et le temps que l'on passe sur la route, juste pour aller travailler, j'aimerais bien que ce soit un peu moins, ou qu'il puisse y avoir des forfaits pour les travailleurs qui sont obligés de prendre le péage".

Un revers de la médaille?

Une offre commerciale pour les trajets domicile-travail, c'est une idée qui plait à Pierre Chasseray, le délégué général de 40 millions d'automobilistes mais il reste méfiant:

"Il y a un revers de la médaille: ce qu'on donne à un usager, on va le reprendre de l'autre côté sur les autres usagers qui, eux, vont devoir payer davantage avec des augmentations tarifaires qui plombent les budgets et qui arrivent au 1er février. L'Etat va devoir négocier et aller plus loin parce que politiquement, ça sent la poudre cette histoire. Si on annonce une augmentation tarifaire des sociétés d'autoroute, on peut obtenir un effet négatif avec des 'gilets jaunes' qui vont repartir en flèche et refaire monter la pression sociale en France".

Ce système de forfait existe déjà en Moselle sur l'A4 où les automobilistes qui l'empruntent tous les jours économisent déjà une cinquantaine d'euros par mois.

Anaïs Denet avec Paulina Benavente