Bateaux volants, voiture à hydrogène et... ballon dirigeable: tour d'horizon des transports du futur

L’une des grandes thématiques de ce premier grand salon à se tenir en version "physique", ce sont les mobilités du futur. Comment réinventer les moyens de transport, plus propres, plus efficaces, qu’ils nous aident à fluidifier le trafic? Cette maquette en est une illustration parmi d’autres (voir vidéo ci-dessus). C’est un véhicule qui s’appelle le BubbleFly Jet. Ca ressemble à un mélange entre un bateau et une navette spatiale. De forme cylindrique, avec un nez allongé, comme celui d’un avion et des hublots. Une forme assez élancée.
Ca va sur l’eau, ou plutôt, ça "vole" au-dessus de l’eau à 70km/h, sans faire aucun bruit ni générer aucune vague. Grâce à ces 4 appendices, qui sont des "foils", des ailes sous-marines placées sous le véhicule, qui vont venir effleurer l’eau et à partir d’une certaine vitesse, la pression va propulser l’engin au-dessus de la surface, ce qui donne l’impression qu’il lévite à quelques dizaines de centimètres au-dessus des flots. Ca vous rappelle peut-être une autre invention dont on a parlé il y a quelques années, les Seabubbles, qu’on présentait comme des taxis volants au-dessus de l’eau.
Derrière, il y a le même inventeur, le navigateur Alain Thébault, ancien équipier d’Eric Tabarly, qui pousse le concept plus loin. Deux différences majeures : d’abord c’est un vrai transport en commun, qui pourra accueillir jusqu’à 8 passagers, et même 30 dans quelques années avec une version plus grande. Et le tout sera alimenté par de l’hydrogène. Celui-ci sortira des usines l’an prochain, on le verra à Hong Kong, et à Ramatuelle. Le genre d’engin qu’on pourrait voir arriver au-dessus des lacs et des fleuves, qui pourraient potentiellement désengorger les centre-villes.
Dans les allées du salon, on a peut-être aussi le futur Tesla, et il est Français
Retenez bien ce nom: Hopium, avec un H, comme hydrogène. C’est peut être le futur Tesla français. En tout cas c’est le rêve de son créateur, Olivier Lombard, pilote vainqueur des 24h du Mans qui doit dévoiler sur le salon la Machina, la première berline haut de gamme roulant à l’hydrogène et Made in France.
Il résout donc l’un des gros problèmes de l’électrique, celui du temps de recharge. Là sur le papier on serait à 1.000km d’autonomie. Et trois minutes pour la recharge ! Avec une voiture qui ne rejetterait que de l’eau.
Séduisant sur le papier. Mais avec deux bémols majeurs. Le premier c’est qu’entre un prototype et une voiture de série, il y a un monde, Elon Musk est bien placé pour le savoir. Le deuxième, c’est que cet hydrogène il faut le produire. Aujourd’hui 95% de l’hydrogène est produit en utilisant des énergies fossiles, en générant énormément de CO2. D’où l’importance de développer de l’hydrogène décarboné, par électrolyse de l’eau, en utilisant des énergies renouvelables comme le nucléaire, l’éolien, l’hydroélectrique ce qui représente aussi un défi technologique en soi.
Le grand retour… du ballon dirigeable
La startup s’appelle Flying Whales, les "baleines volantes", et le nom est plutôt bien trouvé. Ce qu’elle est en train de mettre au point, c’est le plus gros ballon dirigeable du monde. Il faut imaginer un gigantesque ballon à hélium, comme les Zeppelin d’autrefois, mais taille XXL et non inflammable. Un paquebot volant long comme deux terrains de foot et haut comme un immeuble de 20 étages.
Et il sera capable de transporter jusqu’à 60 tonnes de marchandise. Notamment dans des zones difficiles d’accès, sans routes et sans rails. On va notamment s’en servir pour mieux exploiter nos forêts, aujourd’hui très mal utilisées, ou encore pour transporter des pylônes, des pales d’éoliennes ou de l’aide humanitaire.
L’avantage de ce genre d’engin, c’est qu’il n’a pas besoin de se poser : il peut rester en vol stationnaire au-dessus d’une forêt par exemple pendant qu’on charge les troncs. Ce n’est pas le seul projet, loin de là. De nombreux industriels se relancent dans le dirigeable, pour le tourisme –avec la carte nostalgie- ou encore comme satellites. Le bon vieux dirigeable n’a pas dit son dernier mot.