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Ces villes qui abaissent la vitesse à 20km/h: "Une mesure politique pour faire du bruit"

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Alors que l'abaissement de la vitesse de 50km/h à 30km/h en ville est souvent mal vécu par les automobilistes, certaines décident d'étendre la "zone de rencontre", à 20km/h. Sur RMC, le porte-parole de 40 millions d'automobilistes remet en cause l'efficacité d'une telle mesure, qu'il juge "politique".

Coignières (Yvelines) a décidé d'appliquer la circulation limitée à 20km/h, depuis le mois de janvier, dans quatre rues de l'hypercentre. La mairie défend cette initiative avec comme objectif d’apaiser la circulation dans "une zone de rencontre" entre automobilistes, cyclistes et piétons. Et si le test, prévu pour un an, est concluant, la municipalité n'exclut d’étendre la limitation à d'autres rues.

Le cas de la ville de Coignières n’est pas isolé. À Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, c’est également 20km/h maximum dans une rue de la ville où se trouvent deux écoles et un parc. Même chose dans le cœur historique d’Esines, près de Bordeaux ou encore à Lyon. Là, ce sont 5% des rues qui sont concernées. Selon les municipalités, les résultats sont concluants. En 2022, le nombre d’accidents a baissé de 20% en 2022 et le nombre de blessés graves de 40%.

"Zone de rencontre"

Il s'agit en fait de "zones de rencontre", identifiables avec un panneau bleu où l'on peut voir un piéton, une voiture, un vélo et un panneau de limitation de vitesse à 20km/h. Elles ont été introduites dans le droit français en 2008. "Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules", rappelle la Sécurité routière.

Une mesure décriée pour autant par l'association 40 millions d'automobilistes: "Je trouve ça un peu déplorable. Quand on passe déjà de 50km/h à 30km/h, on observe quasi aucun changement des vitesses moyennes pratiquées. Dans les villes qui ont mis ça en place, il y a une baisse de 1km/h! Ça a très peu de sens", déplore sur RMC le porte-parole de l'association Pierre Chasseray.

"On sent bien que c'est une mesure très politique pour faire du bruit, pour donner l'impression qu'on protège la population", dénonce Pierre Chasseray

Pour rappel, la ville de Paris avait décidé en 2021 d'abaisser la limitation de 50 à 30km/h dans l'ensemble des rues à l'exception de quelques grands axes. Conséquence, le média spécialisé en automobile Caradisiac révélait en mai 2024 que le nombre de PV avaient explosé, "multiplié par 10 en moyenne".

"Si on veut que les véhicules ralentissent, il n'y a qu'une solution, c'est les aménagements routiers", développe-t-il au micro d'Estelle Midi. Je prends un exemple: des gros pots de fleurs installés sur les côtés de la route. On réduit l'impression de champ visuel de l'usager, il a la sensation que la route est moins large, cela se traduit par une baisse jusqu'à 7km/h des vitesses pratiquées. On renvoie une impression de danger."

"S'ils se font doubler par des vélos, ils arrêteront de prendre la voiture"

"Il faut arrêter d'infantiliser les gens. Les communes n'ont pas les moyens de mettre des radars. Les règles, ça suffit. Faisons avec celles qui existent déjà. Je pense même qu'il faudrait en enlever certaines, elles se contredisent les unes et les autres", tempête Arnaud, auditeur d'Estelle Midi.

Une pratique expérimentée dans quelques villes en France selon lui mais parfois aussi à l'étranger. "Dans les pays étrangers, on appelle ça la "French avenue". On l'utilise à l'étranger mais pas en France", ironise Pierre Chasseray.

20 km/h, Damien, lui, est pour: "Plus vous baissez la vitesse, moins les gens rouleront pour rien. On les entend pleurer pour dire que l'essence est chère pour aller travailler. S'ils vont moins vite que les vélos ou les piétons, ils arrêteront de prendre leur voiture", estime-t-il.

LM