Crash du vol Ajaccio-Nice: pourquoi Emmanuel Macron demande-t-il la levée du "secret défense" 51 ans après?

C’était il y a 51 ans exactement: l’avion reliant Ajaccio-Nice s’abîmait en méditerranée non loin d’Antibes, faisant 95 morts. L’Elysée vient de demander à l’armée la levée du secret-défense pour faire toute la lumière, car les familles des victimes attendent toujours la vérité sur ce mystérieux drame.
Ce jour-là, les 6 membres d’équipage et 89 passagers, dont 13 enfants, montent à bord de la caravelle SE-210 affrété par Air France. C’est cet appareil qui effectue ce matin-là, la liaison entre la Corse et le continent. L’avion décolle normalement en début de matinée de l’aéroport d’Ajaccio. Le ciel est couvert en altitude, mais la première partie du vol se déroule sans incident.
Mais à l’approche des côtes, au moment de la descente, un message d’alerte retentit: l’équipage signale un feu à bord. Tout va alors très vite: 9h32 selon le rapport final, un dernier SOS avec un message très clair "on va crasher". Deux heures plus tard: l’avion est complètement détruit et les premiers débris sont retrouvés.
"Tir accidentel d'un missile de l'armée française"
Pendant plus d'un demi-siècle, pourtant, l'armée n'a jamais voulu ouvrir ses archives, protégée par le "secret défense". C'est pourtant là que se trouve la clé, affirment les proches de victimes.
Ceux-ci ne croient pas à la thèse officielle: celle d'un feu parti des toilettes de l'avion.
Pendant de longues années, les familles ont recueilli des témoignages qui laissent penser que l'accident d'avion a été causé par le tir accidentel d'un missile de l'armée française.
Invité de RMC, mercredi matin, Mathieu Paoli, président de l'association des familles des victimes du crash confie son soulagement quant à la demande d'Emmanuel Macron de lever le "secret défense". "Il y a eu des tirs d'essai ce jour-là et l'avion a pu être ciblé par mégarde par l'armée" lâche-t-il. "Un bateau de l'armée s'entraînait à tirer des missiles ce jour-là et bizarrement le journal de bord a été arraché" a-t-il expliqué à Jean-Jacques Bourdin.
Avant de confier toutefois son "attente":
"Emmanuel Macron m'avait écrit une lettre pour dire qu'il voulait faire la lumière sur ce crash dans lequel j'ai perdu mes parents. C'était il y a 51 ans, des proches des victimes sont mortes sans connaître la vérité" et de confier "Nous voulons juste que les politiques s’alignent sur les conclusions de la justice et les témoignages", "il faut faire: beaucoup de proches ont déjà disparu".