"Dupin quotidien": quels sont les droits des grévistes?

Journée noire dans les transports. La grève des cheminots commence ce mardi et s'annonce très suivie. Pourquoi le service minimum n'oblige pas à la SNCF de faire rouler un ratio de trains?
Car, en réalité, ce n'est pas un service minimum de circulation, mais un service minimum d'information... Cette loi instaurée en 2007 oblige les cheminots qui comptent se mettre en grève à prévenir la direction au plus tard 48 heures avant l'arrêt de travail... En tout cas, les cheminots qui font rouler les trains, les conducteurs et les aiguilleurs notamment. Et la direction doit à son tour informer les usagers des conditions de circulation au moins 24h avant le début de la grève... après avoir mis en place un plan de transport adapté, pour répartir les agents non-grévistes et assurer les liaisons.
Remplacer les grévistes?
Mais la SNCF n'a pas le droit de réquisitionner des cheminots grévistes. Mais elle peut les remplacer... mais seulement en mobilisant des salariés non-grévistes de l'entreprise. Il est interdit de recruter des intérimaires.
La SNCF a ainsi demandé à des cadres de conduire les trains. Ces derniers toucheront une prime de 150 euros par mois. Une manière d'assurer la continuité du service public pendant la grève, assume la SNCF. La CGT et Sud-Rail soupçonnent par ailleurs la direction d'avoir fait appel à des cheminots britanniques d'Eurostar pour venir assurer la maintenance de rames à la place des grévistes. Une action en justice est même en préparation. Des accusations démenties par la SNCF.
Et la paye?
Les grévistes ne vont pas être payés pour les jours non-travaillés. Certains s'apprêtent à perdre près d'un tiers de leur salaire... puisque même les primes seront amputées.
D'autant que la direction a décidé de comptabiliser les jours de repos comme des jours de grève, et qu'elle a prévenu qu'elle refuserait d'étaler sur plusieurs mois les jours non-payés.
Cette fermeté va lourdement peser sur les fiches de salaires, notamment pour les couples de cheminots. Les syndicats essayent d'adoucir ces pertes en puisant dans les caisses de grève ou en faisant appel à la solidarité. Le syndicat Sud Rail, notamment, dit être submergé de promesses de dons en soutien aux grévistes et une cagnotte sur internet, lancée par une trentaine de personnalités a reçu plus de 70.000 euros...