Évacuation d’un camp rom: “on n’est pas révolté mais on a peur”

400 Roms sont installés à Paris sur une ancienne ligne de chemin de fer. - Alain Jocard - AFP
Depuis six mois, 400 Roms sont installés entre la porte de la Chapelle et la porte de Clignancourt à Paris. Sur le terrain, une ancienne voie ferrée désaffectée de la SNCF, une dizaine d’enfants jouent. Autour d’eux, des cabanes faites de plaques de contre-plaqué récupérées dans les poubelles. Chaque famille a sa cabane.
Mais la SNCF souhaite récupérer son terrain et les habitants du village de fortune devraient être évacués dans quelques jours.
“On n’est pas révolté, mais on a peur pour les enfants et pour les femmes, explique en français Aline, un habitant du camp. On ne veut pas être marginalisés comme on l’est depuis 25 ans et on veut changer de vie, mais on a besoin de chance”.
Un projet de maisons sur roues
Un projet lancé par l’association Bâtisseurs de cabanes pourrait bien être leur chance. Olivier Leclercq, architecte, travaille sur un nouveau type d’habitat. “Ce sont des maisons sur roues, on peut venir les placer et les déplacer assez rapidement, explique-t-il. Les logements sont petits, certes, mais avec une certaine dignité, avec un certain confort”.
Mais le projet nécessite encore deux mois de travail pour être finalisé. Les autorités redoutent par ailleurs qu’avec une installation électrique des plus précaires et des feux dans chaque mini-maison du bidonville, un drame ne survienne avant.