Faut-il élargir la taille des places de parking? Une consultation débute

Les places de parking ne sont plus adaptées aux tailles des voitures modernes, notamment avec le succès des SUV. Une consultation est donc lancée ce jeudi 19 septembre pour les élargir.

Trop petites, les places de parking? Les deux normes qui définissent leur taille datent des années 1990. Elles imposent 5 m de longueur et 2,30 m de largeur pour une place. Sauf que depuis plusieurs années, les voitures ont pris de l'embonpoint, et pas seulement les SUV, mais tous les modèles: en moyenne, elles ont gagné 20 cm et sont 20% plus larges. Une consultation pour élargir les places démarre ce jeudi, avec les exploitants de parkings, les promoteurs immobiliers ou encore les collectivités.

Les automobilistes le savent: difficile de s'extraire de son véhicule coincé entre deux autres dans un parking souterrain construit il y a 30 ans. Les exploitants de parking souhaitent donc réviser ces normes, qui ne sont pas obligatoires, mais dites "volontaires". Elles sont encore très suivies, mais de moins en moins, remarque le président de la Fédération nationale des métiers du stationnement, Jean-Philippe Dirx.

"Lorsque les collectivités ou les hôpitaux demandent un parking, les largeurs des places demandées sont souvent supérieures à la norme", assure-t-il.

Les indiscrets : Les places de parking pourraient changer de taille - 19/09

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Places de stationnement trop petites ou voitures trop grosses?

Mais la consultation s'annonce agitée: les promoteurs immobiliers, notamment, y vont à reculons. Les places de parking ne sont pas devenues trop petites, ce sont les voitures qui sont devenues trop grosses, juge leur fédération, qui ajoute que réviser la norme ne résoudra pas le problème des parkings existants, dont la plupart ont des places impossibles à modifier à cause des poteaux.

"Et qui nous dit que les constructeurs automobiles ne vont pas revenir à des modèles plus petits dans les 10 ou 20 ans à venir?", interroge le directeur technique Frank Hovorka.

"Pour les promoteurs, la question est surtout économique: plus les places sont larges, moins le parking est rentable", glisse un participant à la consultation.

Les partisans d'un dépoussiérage des normes devront aussi convaincre les collectivités. "Qui dit places de parking plus grosses, dit moins de places de parking, et il existe déjà de gros problèmes d'accès aux commerces des centres-villes”, pointe Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvette et vice-président de l'Association des maires de France. L'élu estime également qu'élargir les places de stationnements encouragerait la tendance à des véhicules plus larges, plus lourds et donc moins écologiques.

Au moins un an et demi de discussions

Les discussions dureront jusqu'à ce qu'un consensus soit trouvé, assure l'Afnor, l'institut chargé de définir les normes volontaires, qui affirme qu'une centaine d'acteurs participeront à la réunion de ce jeudi. De nombreuses autres questions seront soulevées: le poids des véhicules, les dimensions des rampes d'accès, la présence des vélos ou des bornes électriques. L'Afnor table sur un an et demi minimum de travail.

Victor Joanin