Faut-il exclure tous les véhicules diesel de la prime à la conversion? Ça fait débat sur RMC

Les diesels d’occasion tout comme les véhicules classés Crit’Air 2 d’occasion sont aussi exclus de cette nouvelle version de la prime à la conversion. Seules des voitures émettant 116 grammes maximum de CO2 par kilomètre pourront être achetées, contre 122 jusqu’à présent.
En revanche, pour un diesel neuf acheté à partir du 1er septembre prochain qui émet 116 grammes de CO2 par kilomètre ou moins, pas de problème, il rentre dans les clous.
C’est tout à fait normal pour Anthony Glotin, directeur des partenariats chez Aramisauto, les nouveaux diesels sont beaucoup moins polluants selon lui:
"La particularité des véhicules diesel, c'est qu'ils sont plus faiblement émetteurs de CO2 que de nombreux véhicules essence. Les diesel ont fait de vrais progrès en terme de pollution, on a l'exemple d'une 208 qui est en-dessous de 100 grammes de CO2. Donc oui, ces véhicules polluent toujours, mais l'ensemble des véhicules que ce soit des diesel, des essence ou des hybrides ont une pollution. Par contre, ces véhicules diesel récents sont beaucoup moins polluants que ceux que l'on mettait à la casse dans le cadre de la prime reconversion".
Les diesels, nouveaux ou anciens sont quand même jugés plus nocifs pour la santé. Ils n’ont d’ailleurs pas accès à la vignette Crit’Air 1, la violette qui est la meilleure, qui peut être délivrée pour une voiture qui ne roule pas à l’électrique.
"Complexe et absurde"
Le prix à la pompe du gazole, avantageux il y a quelques années, a aujourd’hui fortement augmenté. Cette motorisation est dans le collimateur des pouvoirs publics. Pour Benjamin Cuque, journaliste spécialisé dans l’automobile, cette nouvelle prime à la conversion est en inadéquation totale avec la politique menée vis-à-vis du diesel:
"La nouvelle formule de la prime à la conversion est à la fois complexe et absurde. Complexe car incompréhensible, et absurde parce qu'elle va à l'encontre du signal qu'il fallait donner de suppression des véhicules diesel, sachant qu'en 2024, les diesel seront interdits à Paris, et dans toute la France en 2030. Les gens qui achètent une voiture avec peu de moyens achètent une voiture qu'ils vont garder 10 ans, donc ils ne vont pas acheter un diesel. Qui achète un diesel aujourd'hui? Ce sont les sociétés qui roulent beaucoup. Donc supprimer le diesel de la prime à la conversion aurait été un signal fort".
Mais le durcissement des critères pour bénéficier de la prime à la conversion est motivé finalement par des raisons bien plus économiques qu’écologiques. La mesure a déjà coûté 900 millions d’euros à l’Etat alors que le budget était de 600 millions pour toute l’année 2019.
C’est pourquoi le barème des prix est moins généreux, sauf pour l’achat d’une voiture hybride ou électrique. La prime à la conversion est à destination des plus modestes, ceux qui gagnent moins de 13.500 euros par an. Dans la même logique, la prime s’applique uniquement pour l’achat d’une voiture de moins de 60.000 euros.