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Fin des concessions autoroutières dans 6 ans: vers quel nouveau modèle se dirige-t-on?

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Alors que les concessions autoroutières arrivent à échéance dans six ans, l'État anticipe leur avenir. Pas question de les nationaliser ni de supprimer les péages, mais les contrats seront revus pour limiter les profits des exploitants privés et mieux encadrer la rentabilité.

La fin des contrats avec les sociétés concessionnaires, c'est dans six ans, mais c'est maintenant que l'État réfléchit à la suite: faut-il nationaliser les autoroutes et les rendre gratuites?

Il y a déjà des réponses fermes: le gouvernement a réuni une dizaine d'experts, d'élus et de dirigeants d'entreprises au sein d'un atelier pour plancher sur cette question. C'est dans le cadre de la conférence de financement qui doit se terminer dans moins d'un mois et plusieurs consensus émergent déjà.

"Ce modèle a fait ses preuves"

Premièrement: la fin des péages, c'est non. Le modèle gratuit comme en Espagne ne séduit personne, car il faut de l'argent, beaucoup d'argent pour l'entretien des routes et les caisses publiques sont vides. Pas question non plus que l'État récupère le business des autoroutes. Les sociétés privées sont bien meilleures pour les gérer.

"Les concessions permettent de sécuriser les financements et une nationalisation serait trop risquée", explique Diane Strauss, la directrice France de l'ONG Transports et environnement, elle-même participante à l'atelier. Il faut donc continuer de confier au privé nos autoroutes. "Ce modèle a fait ses preuves", confirme le ministre des Transports Philippe Tabarot.

Les indiscrets : Quel avenir pour nos autoroutes ? - 13/06
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Vers des contrats plus courts?

En revanche, les participants à l'atelier s'accordent aussi sur la nécessité de revoir de fond en comble les contrats qui lie l'État aux sociétés autoroutières pour les rendre moins favorables à ces dernières que les actuels. Car Vinci, Eiffage et leurs homologues engrangent depuis plusieurs années des milliards d'euros de surprofits.

Voilà pourquoi plusieurs pistes se dessinent: des contrats plus courts, 15-20 ans alors que les actuels dépassent parfois 60 ans. Des contrats moins rigides, pour permettre au gouvernement de baisser le prix des péages s'il le souhaite. Et l'idée du sénateur centriste Hervé Maurey, qui copilote l'atelier, serait aussi de fixer un niveau de rentabilité, un plafond de revenus et toutes les recettes au-dessus seraient récupérées par l'État.

Environ 3 milliards d'euros par an selon les premières estimations, 3 milliards qui seraient bien utiles pour entretenir les routes. Mais aussi, pourquoi pas, le réseau ferroviaire.

Victor Joanin