Fin des voitures thermiques neuves en 2035: pourquoi le patron de Renault tire la sonnette d’alarme

Luca de Meo, le patron de Renault, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, l’objectif d’arrêter la vente de voitures thermiques neuves en Europe en 2035 n’est pas tenable.
Il s’exprime en tant que DG de Renault, mais aussi en tant que président de l’association des constructeurs automobiles européens, pour répondre à la présidente de la Commission européenne qui vient de réaffirmer cet objectif 2035.
Objectif irréaliste, d’après Luca de Meo. Parce que les ventes de voitures 100% électriques patinent voire reculent: l’objectif, c’était 20% des ventes l’an prochain, et on n’est qu’à 13,8% en 2024. C’est moins qu’en 2023.
La faute au prix élevé des voitures, avec presque rien à moins de 25.000 euros, à l’insuffisance des aides à l’achat (l’Allemagne a dit stop) et aux difficultés récurrentes d’usage.
Repousser l’échéance à 2040
Que réclament les constructeurs européens? L’argument de la concurrence chinoise déloyale a été mis en sourdine, depuis que la Commission européenne a augmenté les droits de douane sur les voitures venant de Chine.
Ce qui est réclamé, c’est une transition plus douce: repousser l’échéance 2035 à 2040, aller moins vite dans les exigences de baisse des émissions moyennes de CO2 des véhicules vendus chaque année. Car, en fonction des achats de leurs clients, les constructeurs doivent régler de grosses amendes dès lors qu'ils ne respectent les plafonds prévus.
Et puis, moins pénaliser les hybrides rechargeables qui, en France, subiront un malus au poids en 2025 alors que les Français plébiscitent ces modèles "de transition". Et développer les bornes de recharge, qui restent un frein important pour les automobilistes. Les lignes vont encore bouger…