RMC
Transports

Grève à la SNCF avant Noël: "Pas d’autres moyens pour se faire entendre" selon un représentant Sud-Rail

placeholder video
Plusieurs préavis de grève ont été déposés par les syndicats de cheminots au grand dam des usagers de la SNCF, qui redoutent de ne pas pouvoir prendre leur train pour les vacances.

Multiples appels à la grève des syndicats de cheminots pour la fin de la semaine et le début des vacances de Noël. Sont concernés, la Nouvelle-Aquitaine, l'Île-de-France, mais surtout l'axe Sud-Est, dont les TGV seront forcément très fréquentés en ce premier week-end des vacances de Noël.

Les préavis de grève déposés par l'UNSA, Sud Rail et la CGT courent de jeudi 19h à lundi 8h du matin. Une nouvelle grève qui agace forcément les usagers qui se sentent pris en otage. Mais pour Fabien Villedieu, représentant Sud-Rail, les cheminots n’ont pas d’autres choix.

“Il n’y a pas d’autres moyens que faire grève pour se faire entendre. On manifeste, on ne nous écoute pas, on fait des pétitions, on ne nous écoute pas, on fait des grèves le mercredi, tout le monde s’en contrefout. À un moment donné, on est obligé de monter le ton. On peut le regretter, on peut dire que ce n’est pas bien mais la société française, hélas, elle fonctionne comme ça”, explique-t-il ce mardi matin sur RMC.

>> A LIRE AUSSI - SNCF: multiples préavis de grève pour le premier week-end des vacances de Noël

Une chance d'être entendu d'ici jeudi?

Il affirme que la direction de la SNCF était prévenue que les préavis de grève tomberaient pour la fin de l’année. Au centre des revendications, la question de l’augmentation des salaires.

“Ça fait un mois qu’on explique que s’il n’y a pas un effort qui est fait sur les augmentations de salaires, parce qu’ils sont bloqués depuis sept ans, en fin d’année ça va mal se passer. Ça fait quand même deux ans qu’il y a un couvercle sur la colère à la SNCF, ça fait deux ans qu’il n’y a pas eu de grosses grèves à part une mobilisation à la Toussaint sur l’axe Atlantique, et pourtant la colère est toujours là. La direction nous répond toujours la même chose. C'est la crise, on ne peut pas augmenter les salaires. La SNCF a fait pendant très longtemps des bénéfices. En 2018, elle a fait 1,5 milliard de bénéfice. Nous, cheminots, on n’a rien vu", détaille le cheminot.

Il regrette également de ne voir aucune reconnaissance pour le travail effectué en pleine période Covid. Il prend l’exemple de l’Allemagne où les cheminots vont toucher une prime. “En Allemagne, ils ont exactement la même situation financière que la SNCF et la même situation sanitaire. Ils vont avoir une reconnaissance pour l’engagement pendant toute la période Covid de 1.000 euros et une augmentation de 3,3% en deux ans, là où nous on a zéro”, explique-t-il.

Selon lui, la direction de la SNCF a encore le temps d’éviter la grève. “En Île-de-France, la grève commence jeudi. Sur l’axe Sud-Est, c’est à partir de vendredi. Aujourd’hui, on est mardi. Donc moi, je me dis, peut-être naïvement, qu’il y a le temps qu’on soit entendu”, assure-t-il. 

Guillaume Descours