Grève à la SNCF: "Ça devrait être interdit dans les transports", lance Willy Schraen
Nouvel épisode de grève ce mercredi à la SNCF, à la veille du top départ des grandes vacances. Le trafic était "perturbé" ce mercredi avec 2 Ouigo sur 3 et environ 3 trains sur 5 sur les lignes TGV. Un nouveau mouvement social pour réclamer une hausse des salaires.
Et à chaque grève SNCF, la France est tiraillée entre opposants et soutiens aux grévistes. Dans la première catégorie, on retrouve Willy Schraen, le patron des chasseurs français, très remonté contre le mouvement social ce mercredi sur le plateau des "Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story.
"Je ne comprends pas cette grève, c'est quelque chose qui révolte la plupart des gens en France", a-t-il lancé. "Comment peut-on prendre ce pays en otage par les transports, pour des revendications qui sont peut-être légitimes?", a cependant concédé le chasseur.
"Mon salaire sans les primes, c'est 1.933 euros brut"
"Les cheminots sont souvent payés sous le Smic, le salaire moyen des cheminots en 2018-2019, c'était sous le Smic", lui a répondu Léa Falco. "Cela fait huit ans qu'ils ne sont pas augmentés, les cheminots", a-t-elle ajouté. Ce que confirme dans la foulée, Vincent, un cheminot: "Moi, mon salaire de base, sans compter les primes, c'est 1.933 euros brut. Les gens au Smic ont des revalorisations de salaires annuelles, et les cheminots non. Je me suis levé à 3h15 ce matin mais quel Français se lève à 3h15?", interroge-t-il.
Insuffisant pour convaincre Willy Schraen, qui plaide de son côté pour l'interdiction pure et simple des grèves dans les transports.
"C'est tellement paralysant, l'impact est terrible. C'est tellement facile quand tu tiens les transports, ça devrait être interdit. Ils peuvent faire grève mais il faudrait trouver une solution pour que les transports fonctionnent. Ce n'est plus acceptable qu'on ait systématiquement un bordel pareil en France dès qu'une grève se déclenche chez les cheminots", demande-t-il.
De son côté, Bruno Poncet, secrétaire fédéral Sud-Rail, l'assure, la direction de la SNCF a été alertée en amont. "Avant d'en arriver là, on donne des alertes à la direction. On alerte oralement, par écrit, on fait des réunions mais à un moment quand on n'est pas écouté et qu'il y a du mépris, on arrête la production", explique-t-il, déplorant un mépris du dialogue social.
En attendant une sortie de crise, partenaires sociaux et dirigeants de la compagnie ferroviaire, doivent se rencontrer ce mercredi à l'occasion d'une table ronde. Mais la grève devrait se poursuivre ce jeudi.