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Grève à la SNCF: Sophie Binet pour une "négociation", le ministre des Transports "appelle à la raison"

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Plusieurs organisations syndicales de la SNCF appellent à la grève à partir du 5 mai, semaine de grande affluence dans les gares. La patronne de la CGT Sophie Binet se dit ce vendredi favorable à la négociation tandis que le ministre des Transports Philippe Tabarot ne veut pas que la compagnie "lâche encore des millions d’euros".

RMC vous le révélait la semaine dernière, la CGT appelle à la mobilisation et à la grève chez la SNCF dès le 5 mai, chez les conducteurs et contrôleurs. Quelques jours avant, c'était le syndicat SudRail qui dégainait en premier, avec un appel à la grève pour les 9, 10 et 11 mai. Les deux centrales réclament l'augmentation de la prime de travail, qui constitue une part importante de la rémunération des cheminots.

"J'appelle la direction de la SNCF à ouvrir les négociations pour éviter de faire grève et que les trains puissent circuler. Il y a des revendications qu'il faut entendre et sur lesquelles il faut négocier", a fait savoir ce vendredi sur RMC la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

Le choix d'Apolline : Sophie Binet - 18/04
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Le PDG de SCNF Voyageurs a réaffirmé de son côté, dans Le Parisien jeudi, qu'une grève ne serait pas, selon lui, dans l'intérêt de la compagnie ferroviaire. "S’il y en a une, les clients vont essayer la concurrence, que ce soit le covoiturage, le bus ou une autre compagnie ferroviaire (Trenitalia, Renfe)", a mis en garde Christophe Fanichet.

"On a déjà fait le job", tance le PDG de SNCF Voyageurs

Ce dernier assure par ailleurs que la volonté de la SNCF consiste à ce que les "Français voyagent normalement" alors que les appels à la grève visent la semaine du 8 mai, synonyme de pont et de grande affluence dans les gares.

Si Christophe Fanichet assure que seul le "dialogue social" est la "voie possible pour éviter un conflit social", celui-ci ne semble pourtant pas prêt à accéder aux revendications des syndicats, affirmant que la direction de l'entreprise a "fait le job" depuis 2022 et que les "négociations annuelles obligatoires, ce n'est pas maintenant."

"Pour 2025, je rappelle que nous avons négocié en fin d'année dernière une augmentation générale de 2,2 %, plus que l’inflation", a rappelé Christophe Fanichet.

Même son de cloche du côté du ministre des Transports Philippe Tabarot, qui déclare ce vendredi, au micro de CNEWS/Europe 1, qu'il "ne veux pas mettre de la pression à SNCF pour trouver une solution coûte que coûte et lâcher encore des millions d’euros".

Restreindre le droit de grève?

Celui-ci "appelle à la raison les personnes qui ont lancé ce mouvement" et vise les "contrôleurs". Il estime qu'ils "ne sont pas les personnes les plus mal traitées dans l'entreprise", rappelant "17 à 18% d'augmentation ces trois dernières années", les concernant. Il a également remis en avant sa proposition de loi visant à "sanctuariser certains jours dans l'année", en somme une limitation du droit de grève.

Jeudi soir, le directeur commercial France de l'opérateur de bus longue distance Flixbus Vincent Hays, a indiqué sur Franceinfo que depuis les annonces d'appels à la grève à la SNCF, les ventes pour les ponts de Mai étaient "20% supérieures à ce qu'on avait anticipé".

"Journée d'action nationale" début juin, selon la CGT

À noter également que la CGT a annoncé dans son tract, la semaine dernière, "mettre d'ores et déjà en perspective une journée d'action nationale tous services dès début juin".

Léo Manson