Grève: pourquoi les routiers organisent-ils des blocages dans certaines zones ce lundi?

Les routiers prennent aussi ce matin la route de la contestation. Quatre syndicats de la profession (UFR-CFDT, FO, CFTC, CGC) appellent à faire grève ce lundi pour dénoncer l'augmentation de la pénibilité et réclament une revalorisation salariale, ainsi qu'un 13e mois.

La contestation à tous les niveaux... mais pour des raisons différentes. Alors qu'une semaine à très haut risque s'ouvre pour le gouvernement, à la veille d'une nouvelle manifestation nationale, aucun compromis ne semble en vue sur la réforme des retraites permettant de sortir du blocage des transports, à quelques jours des fêtes de Noël. Pire: de nouvelles contestations entre en ligne de compte.

Ainsi, lundi s'annonce comme une nouvelle journée noire dans les transports: en plus des transports publics toujours très perturbés et des embouteillages, il faudra compter sur des ralentissements dans certaines zones opérés par les militants de quatre syndicats du transport et de la logistique.

L'UFR-CFDT, FO, CFTC, CGC appellent ainsi à faire grève aujourd'hui pour dénoncer l'augmentation de la pénibilité et réclament une revalorisation salariale, ainsi qu'un 13e mois. Ils s'inquiètent également pour leur retraite. Leur départ à la retraite à 57 ans est remis en cause. 

La profession qui regroupe le transport de marchandises, les chauffeurs de car, les déménageurs, ambulances ou encore le transport de fonds et logistique, organise notamment plusieurs blocages de plateformes logistiques, à Toulon, à Bordeaux mais aussi en région parisienne.

Ainsi depuis tôt lundi matin, une cinquantaine de personnes bloquent avec leurs véhicules en travers de la route l'entrée de plusieurs dépôts à Combs-la-ville, en Seine-et-Marne. Les chauffeurs poids-lourds, rejoints par des ambulanciers, des chauffeurs de cars, tous venus de toute l'Ile-de-France, distribuent des tracts aux automobilistes à un rond-point.

Blocages, barrages filtrants, opérations escargot... 

Partout en France, des opérations se mettent en place. A une cinquantaine de kilomètres de Marseille, des chauffeurs routiers bloquaient ainsi les accès à une grande plateforme logistique où sont notamment implantés des entrepôts de grandes surfaces, "Clésud", à Miramas, selon la CFDT routiers.

Dans le Pas-de-Calais, quelque 200 personnes ont bloqué dès 5h l'accès à la zone industrielle de Douvrin, une importante base logistique au nord de Lens.

Au sud de Nancy, environ 150 routiers organisent des barrages sur la zone industrielle de Ludres depuis 3h30 et a priori jusqu'à la mi-journée.

En Alsace, une opération escargot est également menée depuis tôt lundi matin sur l'A35/A4 par une vingtaine de camions avec une trentaine de militants, occasionnant un trafic très ralenti au sud et au nord de Strasbourg.

En Bretagne, des routiers ont bloqué la zone industrielle du Prat à Vannes (Morbihan) de 21H30 à 08H00 lundi pour empêcher notamment les camions frigorifiques d'y accéder. En Pays de la Loire, une cinquantaine bloquent l'entrepôt ID Logistics à Derval (Loire-Atlantique) depuis 5h30. Ils comptent ensuite se rendre à Nantes en début d'après-midi pour manifester dans le centre-ville.

Un rassemblement doit se tenir à Paris devant le siège de la Fédération nationale des transports routiers dans le XVIIe arrondissement, où les routiers doivent être reçus en fin de matinée.

Alfred Aurenche