Grève SNCF: "Elle met en grande fragilité les entreprises de fret ferroviaire"
La grève SNCF met un coup dur aux entreprises de fret ferroviaire, secteur déjà fragile. L'entreprise de fret T3M à Bonneuil-sur-Marne tourne au ralenti. "Sur tous nos trains, l'équivalent par jour c'est entre 500 et 600 camions qui passent sur le ferroviaire. Aujourd'hui il y en aura une centaine. Les transporteurs qui n'ont pas pu emprunter le train vont choisir la solution par défaut à savoir qu'ils vont emprunter la route", explique Gwendal Gicquel, directeur de l’entreprise de fret T3M.
Deux trains partent durant un jour de grève contre 16 habituellement. Pour l’entreprise, cela représente un manque-à-gagner de 200.000 euros par jour. Difficile de tenir longtemps dans de telles conditions pour Gwendal Gicquel: "Aujourd'hui, on réduit notre activité de plus de 80% avec des charges fixes qui sont toujours les mêmes. Il est clair qu'on ne pourra pas supporter une limitation de notre activité de cette ampleur-là pendant 3 mois".
Un secteur menacé?
Et le secteur du fret est encore très instable même s’il gagne des parts de marché en France. Franck Tuffereau, délégué général de l’Association française du rail, estime même que le mouvement social pourrait mettre un coup d’arrêt à son expansion: "Cette grève plombe le résultat des entreprises et les mettent même en grande fragilité. Parce que leurs marges sont faibles et qu'elles ont fait des gros investissements".
Et il craint que les entreprises lassées par ses grèves à répétition ne se détournent du fret pour un mode de transport plus fiable dans ce contexte: la route. Depuis la privatisation du fret ferroviaire en depuis 2006, aucune société ne fait de bénéfice. Notamment parce qu'il est de moins en moins avantageux face au transport routier qui bénéficie d'avantages fiscaux.