"Il faut entrer dans le dur": vers une grève massive dans les raffineries ?

Le mouvement de grève contre la réforme des retraites se poursuit dans les raffineries. Lundi, le délégué central de la CGT chez Total, Thierry Dufresne, a appelé à "un blocage total" dans toutes les raffineries de France du 7 au 10 janvier prochain.
Certaines subissent déjà des blocages depuis plusieurs semaines, comme celle de Grandpuits en Seine-et-Marne. Les salariés bloquent toute sortie de produit depuis 27 jours.
Lundi, l'assemblée générale a voté la poursuite du blocage jusqu'à lundi 6 janvier. Réunis devant le portail de la raffinerie, la majorité des 76 grévistes ont voté le maintien d'une toute petite partie de la production, pour préserver leur outil de travail et éviter le chômage technique aux non-grévistes. Le meilleur compromis, pour Guillaume, opérateur extérieur.
"On est gréviste, mais on laisse sortir une petite partie du produit pour éviter l'arrêt des installations. C’est une bonne décision. Depuis plusieurs jours, c’est un peu plus tendu parce qu’on est confronté à d’autres choix entre grévistes", explique-t-il.
Nouveau vote lundi
En effet, 33 grévistes, dont Florian, auraient préféré provoquer l'arrêt total de l'activité. Il est déçu de la décision. "Je pense qu’elle n’est pas bonne et qu’il faut rentrer dans le dur et ne pas avoir peur d’une fermeture de site, la perte de son emploi", indique-t-il.
Un nouveau vote est prévu lundi et certains grévistes pourraient changer d'avis si d'autres raffineries sont bloquées estime Hakim Bellouz, le délégué Force Ouvrière des usines Total.
"Il y a la raffinerie de Donges qui va aussi redémarrer le 2 janvier. C’est entraînant pour les salariés qui se disent qu’il y a d’autres sites qui entrent dans la lutte. C’est la cohésion qui nous fera gagner, pas autre chose", affirme-t-il.
Une action nationale se dessine, la CGT appelle à un blocage total de toutes les raffineries pendant 4 jours à partir de mardi.