Ils sont soupçonnés d'un trafic de barbituriques: qui sont les dix membres d'une association pro-euthanasie en garde à vue?
Dix membres d'une association pro-euthanasie ont été placés en garde à vue mardi. Ils sont soupçonnés de trafic de Pentobarbital, un puissant anesthésiant parfois utilisé pour l'aide au suicide.
Il s'agit de 10 militants pro-euthanasie âgés de 60 à 80 ans. Tous ont exercé des professions intellectuelles ou médicales. Tous sont très engagés au sein d'une association” Ultime Liberté” qui milite pour le droit de choisir sa mort.
Au nom de ce combat, la justice les soupçonne d'avoir importé et détenu du Pentobarbital. Une substance d'habitude utilisée par les vétérinaires pour euthanasier des animaux, mais parfois détournée par des personnes souhaitant mettre fin à leurs jours. À l'aide d'une adresse mail cryptée, les suspects auraient aidé des personnes âgées ou des personnes souffrant de maladies graves à se procurer des flacons de ce barbiturique aux Etats-Unis.
Utilisé en Belgique et en Suisse
Ils sont aussi soupçonnés d'avoir fait la propagande de produits permettant de se donner la mort. Les enquêteurs se demandent également si ces militants ont eux-mêmes commandé des doses de barbiturique pour ensuite les revendre aux adhérents de leur association.
En octobre 2019, 130 flacons avaient été saisis lors de plus d'une centaine de perquisitions menées en France. Les analyses ont révélé que ces flacons contenaient du Pentobarbital, un barbiturique interdit en France depuis 1996 pour la médecine humaine. Le Pentobarbital est utilisé en Belgique et en Suisse, qui, contrairement à la France, ont respectivement légalisé l'euthanasie et le suicide assisté. Il sert aussi parfois aux injections des condamnés à mort aux Etats-Unis.