Le cauchemar de trois touristes sud-américaines placées en centre de rétention en France: elles racontent sur RMC

Elles vivent un véritable cauchemar. Trois touristes sud-américaines ont été arrêtées à l'aéroport Charles-de-Gaulle fin juillet. Elles ont été placées en garde à vue puis dans un centre rétention administrative près de Rouen, le tout sans motif valable.
Un "abus de procédure" selon le tribunal de Rouen alors que les trois femmes en transit à Paris vers d'autres destinations, n'ont cessé d'affirmer qu'elles n'avaient pas l'intention de rester en France.
"J'ai été libérée, jetée dans la rue sans savoir où j'étais, sans passeport"
Elles ont finalement été libérées le 11 août dernier, mais sans leur passeports. Depuis elles sont coincés en France.
Un cauchemar notamment pour Wilma. Arrivée le 29 juillet de Caracas pour quelques heures de transit à Roissy, elle devait rejoindre Genève pour rejoindre son fils hospitalisé et gravement malade. Dès la sortie de l'avion elle est placée en rétention, transférée à Rouen puis finalement libérée et livrée à elle-même.
"Ils me retiennent depuis 21 jours ici en France. Psychologiquement je suis traumatisée, j'ai été placée en garde à vue puis en détention ici et là. J'ai été libérée, jetée dans la rue sans savoir où j'étais, sans passeport. Je ne connais ni cette langue ni ce pays, je suis totalement perdue.
La France ne m'intéresse pas, je suis venu voir mon fils qui est très malade en Suisse. J'ai tous les documents qui le prouvent, je vous en prie laissez-moi passer. Je me sens traitée comme une criminelle et je ne sais pas pourquoi."
"Ce n'est pas possible. Tout ce que j'espère c'est qu'on la laisse repartir"
Son passeport est toujours entre les mains de la préfecture. Wilma reste coincée en France et considérée comme illégale sur le territoire. Adriana une Rouennaise a décidé de la prendre en charge.
"Wilma, avec son fils malade en Suisse, ça me désespère qu'elle ne puisse pas le voir. Je sais qu'elles ont tout fait pour essayer d'être en règle. Je trouve disproportionné le temps de rétention, d'attente. Ce n'est pas possible. Tout ce que j'espère c'est qu'on la laisse repartir."
La semaine dernière un juge rouennais a confirmé l'annulation de la rétention. Rien ne justifiait, selon lui, cette procédure. Wilma attend désormais qu'on lui rende son passeport.