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Le centre de Paris en zone à trafic limité: "C'est encore une restriction de liberté"

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À partir de lundi, il ne sera plus possible de traverser l'hypercentre de Paris sans justificatif. Les taxis, les livreurs, les services de secours ne sont pas concernés. Mais pour les autres, concrètement, il faudra faire un détour.

Si vous êtes automobiliste et que vous conduisez dans le centre de Paris, sachez que ce ne sera bientôt plus possible de traverser les 1er, 2e, 3e, et 4e arrondissements de la capitale en voiture. Ils deviennent une zone à trafic limité. Le "transit" va y être interdit. Concrètement, ça veut dire que les habitants pourront se rendre chez eux et que les taxis et livreurs pourront toujours y circuler, mais plus les autres automobilistes.

L'invité de Charles Matin : ZTL dans les quatre premiers arrondissements de Paris, une mesure qui indigne les automobilistes - 01/11
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Il va falloir une bonne raison pour s'y rendre en voiture, comme aller au restaurant, dans les magasins ou au cinéma... Et surtout montrer patte blanche en sortant de la zone, avec un justificatif. Les contrôles vont commencer dès lundi.

À la pompe à essence, la mesure fait déjà grincer des dents. “Je travaille sur Paris. Si je ne peux pas aller sur Paris, je n’ai plus d’activité en fait”, indique un automobiliste. “Ça veut dire qu’il faut que je demande un justificatif à un ami qui habite dans cet arrondissement pour aller chez lui. C’est encore une privation de liberté”, ajoute une deuxième. Mais pour Astrid, au volant de sa voiture, c'est dans la logique des choses.

“Le centre de Paris, je pense que c’est devenu hyper touristique donc la voiture n’a plus lieu d’être là”, assure-t-elle.

Un risque pour les commerçants

Michel est d'accord. Main dans la main avec sa petite fille, en plein cœur du quartier concerné, forcément, il pense qualité de vie. “Moins il y a de pollution, de bruit, mieux on se porte. Il y aura moins de nuisance sonore et je pense que ce sera plus agréable”, assure-t-il.

Jean-Philippe, lui, habite deux rues plus haut. Il doute que ça change quelque chose. “Il y a très peu de bureaux ici, c’est un quartier d’habitations. Les gens savent que c’est ingarable donc déjà, de leur propre chef, ils ne viennent plus”, indique-t-il.

Restaurateur dans le quartier, il espère surtout ne pas perdre de client. Mais c'est bien le risque pour Thierry Véron, président de la Fédération des associations de commerçants de Paris.

“C’est une contrainte qui est imposée à nos clients. Qu’est-ce qu’il va se passer à la sortie si vous vous faites arrêter et que vous n’avez pas de justificatif?”, se demande-t-il.

La mairie, elle, l'assure: pas d'amende les six premiers mois, le temps que les conducteurs s'habituent.

Laura Blairet et Caroline Renaux avec Guillaume Descours