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Les animaux vont-ils nous apprendre à mieux conduire?

Des chercheurs américains ont appris à des rats à conduire des petites voitures en forme de pot d'yaourt. Ces animaux ont d'ailleurs réussi à piloter les dispositifs, à la grande joie des chercheurs. Toutefois, cette expérience a montré que certains rats conduisaient mieux que d'autres.

C’est une expérience étonnante menée aux Etats-Unis. Des chercheurs américains ont mis des rats dans une mini-voiture, une sorte de cabine en plastique transparent avec un tableau de bord simplissime : seulement trois fils métalliques qui pendent. Un pour aller à gauche, un pour aller à droite, un pour aller en face.

Il suffisait au rat de toucher un des 3 fils pour diriger le véhicule. Et donc à la grande joie des chercheurs, les rats ont conduit. Certains beaucoup mieux que d’autres.

Parmi les 17 rongeurs de l’expérience, certains avaient été élevés en cage, et eux c’était un peu des chauffards. Mais ceux qui avaient grandi dans la nature, c’était des pilotes ! Une chercheuse dit que "c’était vraiment fou de voir à quel point ils étaient meilleurs". Après, ça reste du niveau de l’auto-tamponneuse. Ils se déplaçaient dans une sorte d’arène en plexiglas. Et ça tapait quand même pas mal dans les murs.

Les fourmis en exemple?

Alors peut-être pas pour conduire, mais pour mieux circuler tous ensemble sur les routes, les animaux ont des choses à nous apprendre? Les fourmis en l’occurrence. Vous avez déjà observé les "autoroutes" de fourmis? Il n’y a jamais d’embouteillages. Des chercheurs ont tout essayé pour en créer. Ils racontent dans la revue Elife qu’il n’ont jamais réussi.

Par exemple, ils ont mis des obstacles sur leur route, soit il était petit, et une fourmi le poussait au loin, soit il était gros, alors elles se passaient le message, façon autoroute info, et la file toute entière faisait une embardée. Après ils ont rajouté de la nourriture pour augmenter le trafic. Aucun problème pour les fourmis : elles ont créé des files sur les côtés. L’autoroute passait de 2 à 4 voies d’un coup. D’ailleurs sachez que les fourmis se doublent par la droite, à l’anglaise. 

Ca va nous servir à fluidifier nos routes ces enseignements? Il faudrait déjà gommer trois différences majeures entre elles et nous. La première: l’exosquelette des fourmis amortit très bien les chocs. Donc elles peuvent se bousculer sans que ça stoppe le trafic. En plus chez elles, personne ne freine pour observer les accidents.

Peut-être que demain, les voitures sans conducteurs s’inspireront d’elles

Autre grande différence: plus il y a de monde, plus elles vont vite. Comme ça, elles font de la place aux nouveaux entrants. Alors que nous, quand il y a du monde, on ralentit. Et s’il y a vraiment trop de monde, elles ne s’engagent pas, elles attendent.

Dernière différence: les fourmis convergent toutes vers un but commun: la nourriture. Du coup, y a peu d’intersections, de sorties, d’entrée de voie. Pour l’instant, avec l’être humain au volant, ça va être difficile de copier les fourmis. Mais peut-être que demain, les voitures sans conducteurs s’inspireront d’elles.

Nina Godart (avec J.A.)