Les fatbikes se multiplient en ville: mobilité douce ou fléau urbain?

Un fat bike aux Pays-Bas, en 2023 - Ramon van Flymen / ANP / AFP
Les fatbikes, ce sont ces vélos tout terrain, à assistance électrique, qui ressemblent à des motos: grosses roues, gros pneus, large selle. C’est écologique, économique et confortable, mais pas forcément sécuritaire.
Adrien a écrit à RMC. Il vit à Paris, roule à vélo depuis quatre ans. Et il croise de plus en plus souvent ces fatbikes sur les pistes cyclables, à des vitesses qui l’interrogent. “J’ai parfois du mal à distinguer si c’est un vélo ou une moto”, dit-il.
Ces engins sont-ils autorisés?
La réglementation est assez simple: ils ne doivent pas dépasser 25 km/h et leur moteur doit être inférieur à 250 watts. Au-delà, ils entrent dans la catégorie des “cyclomoteurs”, ça veut dire interdiction de rouler sur une piste cyclable, immatriculation et casque obligatoires.
À Paris et dans les villes qui font la promotion de la mobilité douce, les fatbikes se vendent très bien parce qu’ils bénéficient de primes à l’achat, comme pour un vélo électrique classique, et ça peut diviser par deux la facture. Le fatbike est aussi très apprécié des chauffeurs-livreurs, pour sa stabilité quelles que soient les conditions météos.
Les fatbikes, ça a donc l’air génial, à un détail près: ces vélos dépassent souvent une allure bien supérieure aux 25 km/h réglementaires.Les vendeurs contactés sont pourtant catégoriques: ils assurent proposer des modèles qui respectent les normes. Mais ensuite, certains propriétaires les débrident, boostent leurs performances pour atteindre les 45 km/h.
Aux Pays-Bas, les autorités ont décidé de faire la guerre aux fatbikes. 16.500 modèles jugés illégaux, car trop faciles à débrider, ont été saisis ces deux derniers mois. Et le gouvernement pourrait modifier la réglementation: 14 ans minimum et port du casque obligatoire. Pour le moment, aucune mesure de ce genre n’est envisagée en France.
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