Les grandes villes doivent-elles mettre en place des péages urbains? Ça fait débat sur RMC
Circuler en ville en voiture pourrait devenir payant. Un texte sur la possibilité d'instaurer des péages urbains dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants doit être présenté au conseil des ministres. 2,5 euros par jour pour les voitures dans les villes de plus de 100.000 habitants. Jusqu’à 5 euros dans les villes de plus de 500.000 habitants, c’est-à-dire Paris, Lyon, Marseille. Et jusqu’à 10 euros pour les camions.
En revanche, ce serait gratuit pour les véhicules propres, les véhicules sanitaires ou encore les transports publics. Tarif réduit possible aussi pour ceux dont le domicile ou le travail est à l’intérieur de la ville.
Concrètement, pas de barrières, mais des lecteurs de plaque d’immatriculation et un prélèvement à la fin du mois, un peu comme le télépéage.
La maire Les Républicains du 9e arrondissement de Paris, Delphine Bürkli, y est plus que favorable: "Il faut absolument diminuer le nombre de véhicules dans l'agglomération, c'est-à-dire sélectionner entre l'urgent, l'utile, le nécessaire et puis le superflu, l'agrément, le loisir. Bien sûr que c'est une question difficile et y répondre nécessite d'avoir une vision globale du sujet surtout sans opposer les uns aux autres. Mais aujourd'hui, il y a urgence. Il ne suffit pas de dire que le rapport du Giec est terrible, il faut passer à l'action et avoir des réponses beaucoup plus efficaces".
"Les transports en commun pas assez performants"
Ces péages existent déjà. A Londres, 9 euros le passage. A Stockholm, c’est entre 1 et 11 euros selon l’heure de la journée. A Milan, 5 euros. Là-bas, le trafic s’est réduit de 15% dès la première année, 30% depuis. Les plus pénalisés sont évidemment les habitants des banlieues. Philippe Laurent, le maire de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, est totalement réfractaire à l’idée:
"Le péage urbain, ça veut dire que l'on doit payer un certain prix pour circuler en voiture. Donc si le transport en commun qui permet aux habitants de la banlieue de se déplacer n'est pas suffisamment performants –comme c'est le cas aujourd'hui- on a une discrimination qui se crée. On n'a pas les conditions qui permettent d'imaginer un péage urbain sur l'ensemble de la commune".
Selon les Echos, la maire de Paris Anne Hidalgo est favorable au projet à condition qu’il y ait des compensations pour les plus modestes et que l’on pense le modèle à l’échelle du Grand Paris. Un pass Navigo premium, avec abonnement inclus à des parkings à l’entrée de Paris, est envisagé.