Mats sciés, coups de fusil, coques en plastique brûlées... Une facture à 80 millions d'euros pour les radars tourelles dégradés

EOn les retrouve totalement hors d'usage un peu partout en France: au total, 80 millions d'euros de dégradations selon le délégué interministériel à la sécurité routière.
400 de ces nouveaux radars devaient être installés d'ici la fin de l'année, 1.200 au total d'ici fin 2020. Mais ça ne se passe pas du tout comme prévu. Exemple en Ardèche, à Peaugres, où le nouveau radar tourelle n'a tenu que quelques heures.
"En Ardèche, on n’aime pas trop les radars"
Aussitôt installé, aussitôt brûlé. Le radar tourelle de la RD820 avait été mis en place mercredi dans la journée, il a été incendié le soir même. A la place de l'appareil, il ne reste plus qu'un pneu calciné. Les automobilistes sont partagés: "C’est comme d’habitude on va dire. C’est régulier chez nous. On va dire qu’en Ardèche, on n’aime pas trop les radars", explique une automobiliste.
A l’inverse, pour Lisa: "C’est abusé quand même parce que quand on a des enfants qui passent par là en scooters ou en moto, on est bien content que les gens respectent la limitation".
"Je ne trouve pas ça très judicieux d’avoir installé ça pendant toutes les grandes grèves où tout le monde est en colère. Je trouve ça un peu dommage parce que c’est nos impôts", affirme une autre conductrice.
"En s’attaquant à des symboles, on ne fait que s’opposer encore plus l’Etat et les citoyens"
Car ce radar censé être plus résistant coûte 32.000 euros. Mais au-delà du coût, c'est le symbole qui est visé. Michèle Victory est la députée socialiste de la 2e circonscription de l'Ardèche.
"Quand on s’attaque à l’Etat par des symboles, il faut vraiment être prudent et ne pas se tromper. La colère sociale elle ne peut se résoudre que par la discussion et la négociation. En s’attaquant à des symboles, on ne fait que s’opposer encore plus l’Etat et les citoyens".
Les auteurs des dégradations de ces radars risquent jusqu'à 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende. En août dernier, la Sécurité Routière avait déjà évalué une facture globale de 360 millions d’euros concernant les radars dégradés.