"Mon chauffeur m'a posé des questions sur mes positions sexuelles préférées": Elisa, harcelée dans un Uber, témoigne

Remarques déplacées, intimidations: à 3 reprises, Elisa, 26 ans a eu très peur, pendant une course Uber. La dernière, c'était en septembre dernier:
"Il a commencé à me parler de son sexe, il m'a posé des questions très intimes auxquelles j'ai refusé de répondre. Qu'est-ce que j'aimais comme position sexuelle, par exemple. Nous étions dans des petites ruelles de Paris, j'avais vu qu'il avait enclenché la fermeture automatique des portes. Je n'avais qu'une envie, sortir de cette voiture".
Elisa signale ce chauffeur à Uber. Qui répond rapidement avec un mail d'excuse et un code promo, pour les prochaines courses:
"J'ai l'impression qu'il y a une sorte de curseur parce que certaines ont subi des agressions et se sont fait rembourser les courses".
Plus de 600 histoires d'agressions
Des histoires comme celle d'Elisa, Anna Toumazoff, en a recueilli plus de 600. Avec un mot clé sur les réseaux sociaux, elle a libéré la parole de ces femmes. Et elle attend beaucoup de la réunion avec le gouvernement:
"Uber qui se positionne en se disant contre le harcèlement et pourtant il y a eu des viols sur cette plateforme. Ce n'est pas normal. Les autorités publiques veulent se saisir de cette question et je salue ce geste. Elles vont devoir prendre leurs responsabilités".
Marlène Schiappa rencontre ce jeudi les dirigeants d'Uber. Cette mise en demeure du gouvernement français intervient après la révélation jeudi par l'entreprise que 5.981 agressions sexuelles (attouchements, tentatives d'agression, viols) ont été rapportées par des utilisateurs ou des conducteurs de son service, ainsi que des tiers, aux Etats-Unis en 2017 et 2018.
Du côté de Uber, on assure que la plateforme va faire de nouvelles propositions, comme améliorer les procédures et mieux accompagner les victimes.