Mouchards dans les taxis: "On est contrôlés au kilomètre près, on ne peut pas frauder"

Un amendement déposé par le sénateur Les Républicains de la Savoie Michel Bouvard vise à lutter contre la fraude fiscale en imposant des mouchards à bord des taxis pour comptabiliser l'ensemble des transactions réalisées. Pour une partie de la profession, l'utilité de cette démarche n'est pas avérée.

Le sénateur LR Michel Bouvard, en déposant un amendement à la loi Grandguillaume, souhaite lutter contre le travail au noir des chauffeurs de taxis en leur imposant un appareil recensant toutes les transactions, qu'elles aient été effectuées par carte bancaire, par chèques, ou en espèce.

"Il reste une partie de la profession réticente à accepter les paiements par carte bancaire, alors que la loi les a rendus obligatoires. Il y a toujours une suspicion de fraude dans ce cas, parce qu'on sait que les recettes en liquide sont plus facilement dissimulables que des recettes qui ont fait l'objet de transactions par carte bancaire. Le compteur connecté retracera toutes les transactions", explique le sénateur Michel Bouvard.

Face à cet amendement, la profession gronde. Une partie des taxis estiment être suffisamment contrôlés. "Regardez sur mon horodateur, il y a le total de la recette de l'année et le kilométrage effectué en charge de clients et à vide. On est contrôlés au kilomètre près, on ne peut pas frauder", se plaint Aballah, chauffeur de taxi à Paris depuis deux ans.

Selon le sénateur, les chauffeurs dissimuleraient des dizaines de millions d'euros chaque année en ne déclarant pas leurs recettes en espèces.

F. H. avec Antoine Perrin