Nouveaux radars embarqués: "Personne ne pourra me regarder dans les yeux et me dire que les radars c’est pas fait pour l’argent"
C’est la bête noire des automobilistes. De nouveaux radars embarqués sont sur les routes dès ce vendredi. Au volant, plus de forces de l'ordre mais des chauffeurs embauchés par une société privée.
L’expérimentation de 26 véhicules, mis en circulation dès aujourd'hui en Normandie, devrait être étendue à tout le pays l’an prochain. L'objectif: que les radars embarqués soient davantage présents sur les routes puisque ceux présents dans des véhicules de police ne fonctionnaient que 1 heure 13 par jour en moyenne, selon le ministère de l'Intérieur.
Les confier au privé permettrait ainsi un fonctionnement allant jusqu'à 8 heures par jour. Le nombre de flashs pourrait donc passer de 2 millions à 12 millions par an.
"Il y a une dimension préventive dans cette mesure"
La vitesse est la première cause de la mortalité rappelle Anne Lavaud, déléguée générale de la “Prévention routière″. Alors pour elle, tous les moyens sont bons pour la limiter.
"Les radars fixes qui ont démontré leur efficacité pendant des années, aujourd'hui, ne suffisent plus. Même s’il y a un côté répressif pour nous, il y a une dimension préventive dans cette mesure qui consiste à dire aux gens, vous pouvez éventuellement être flashés à tout moment donc baissez votre vitesse, pour votre survie, votre sauvegarde et celle des autres".
"C’est un piège"
Un dispositif inacceptable pour l’association "40 millions d'automobilistes". Elle a déposé un recours devant le conseil d'Etat pour faire annuler la mesure. Le délégué général Pierre Chasseray dénonce une machine à cash.
"A partir du moment où on confie une mission de sécurité à des sociétés, c’est un piège. Il n’y a plus de gendarmes, il n’y a plus d’uniformes, il n’y a plus rien. Même plus de possibilité de pouvoir s’entendre. Tout est automatisé, le traitement est automatisé. Tout passe par la société privée qui conduit ces voitures. Maintenant, plus personne ne pourra me regarder dans les yeux en me disant que les radars c’est pas fait pour l’argent. C’est pour l’argent, sinon ça ne serait pas entre les mains de sociétés privées".