Police municipale, stop, marche... Faute de car, des collégiens sont obligés de se débrouiller

Depuis la rentrée des classes ce lundi, les élèves de la vallée de Chevreuse, dans les Yvelines, doivent se débrouiller pour rentrer. Faut de car scolaire, ils sont livrés à eux-mêmes. Devant le collège Pierre de Coubertin de Chevreuse, le nouveau quotidien des élèves, c'est l'attente devant l'établissement après les cours.
"Il n'y a pas de bus depuis 16h, j'ai dû attendre dans le froid", raconte l'un d'eux. "J'attends que le bus vienne et s'il ne passe pas, je vais demander à la mère de quelqu'un. Sinon, je ne vois pas comment je vais faire, à part à pied", se désespère un autre élève.
Même problème pour venir en cours le matin. Chloé, une élève de sixième, se retrouve parfois sans solution, obligée de faire du stop: "On était vraiment très en retard, on était au début du trajet et il faisait très froid", explique la collégienne.
Pour ne pas en arriver là, la commune s’organise et même la police municipale de Chevreuse participe. La voiture des fonctionnaires se transforme en car scolaire quand elle le peut.
Des maires obligés de faire la navette
Et quand ce n'est pas la police municipale, ce sont les élus eux-mêmes qui font le transport scolaire. C'est le cas d'Anne Grignon, maire de Lévis-Saint-Nom et présidente de la communauté de communes de la Haute Vallée de Chevreuse. "Depuis lundi, je fais moi-même la navette pour monter le maximum d'élèves au collège et à la gare pour les lycéens qui vont au lycée à Rambouillet", raconte-t-elle dans Apolline Matin ce vendredi sur RMC et RMC Story.
"Certains élèves scolarisés au collège de Chevreuse doivent faire 7-8 kilomètres en pleine campagne en bord de route départementale, sans personne à travers les prés et les champs", alerte aussi la maire de Chevreuse Anne Hery.
Une obligation de mise en concurrence qui fait du dégât
Les élus locaux accusent le nouveau prestataire de transports, qui a récupéré le marché, d'être à l'origine de cette situation catastrophique. "L'opérateur historique n'a pas été retenu à la suite d'une obligation de mise en concurrence en avril par IDF Mobilités pour respecter les règles européennes. Transdev, qui exploite désormais les lignes depuis le 1er janvier, offre un service très fortement dégradé", déplore Anne Grignon, la maire de Lévis-Saint-Nom.
"On nous a pourtant dit que les lignes scolaires seraient sanctuarisées, mais ce n'est pas du tout le cas depuis la rentrée", ajoute l'élue.
Les maires de la Vallée de Chevreuse demandent le retour de l'ancienne régie de transports, avec laquelle ils n'avaient jamais eu de problèmes.