Pourquoi les Français préfèrent-ils de plus en plus les voitures d'occasion?

Les voitures d'occasion ont pris une longueur d'avance sur les voitures neuves: aujourd'hui, le ratio est de 2,5 voitures d'occasions pour une voiture neuve achetée. seuls 3 % des ménages achèteraient un véhicule neuf. Flavien Neuvy, économiste, décrypte ce phénomène sur RMC.

Ce n'est plus tout à fait une affaire qui roule. Les voitures neuves n'ont plus la côte auprès des Français. Et les explications semblent toutes trouvées.

Ce sont d'abord les critères d’achats qui ont changé: les acheteurs regardent désormais le prix en premier puis la fiabilité et en dernier lieu, le design de la voiture. Pourtant, effet en trompe-l'œil, les ventes de voitures neuves se maintiennent à 2,2 millions cette année, ce qui s’expliquent en partie par le renouvellement des flottes dans les entreprises.

“Le prix de vente moyen d’une voiture neuve en France est d’environ 27 000 euros. Quand on regarde le salaire médian en France, c’est un effort financier considérable“ analyse Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile invité de Bourdin Direct. Quand les Français investissent dans du neuf, ce n’est plus à crédit mais en leasing: ils deviennent locataires avec une option d’achat à la fin. 

Autre explication de ce recul du neuf, les Français font de moins en moins de kilomètres par an. “Aujourd’hui, une voiture en France fait environ 12.000 kilomètres par an. Au bout de 5 ans, elle a 60.000 km au compteur donc elle est comme neuve, elle peut beaucoup rouler“ reconnait Flavien Neuvy.

A cela s’ajoute le prix du carburant en hausse ou encore le développement des transports en communs et du co-voiturage... Ce dernier pourrait même accélérer le renouvellement d’une voiture: "Quelqu’un qui va faire du co-voiturage régulièrement, va prendre des gens dans sa voiture, amortir sa voiture plus vite, va peut-être plus rouler et donc aura plus besoin de changer sa voiture".

En revanche, l’argument écologique pèse toujours aussi peu dans le choix des acteurs. Il est même "quasi inexistant" selon l'économiste. Même si le diesel perd du terrain en termes de ventes, à raison de 5 % par an: "Les Français n’achètent pas pour autant de l’électrique mais achètent de l’essence"...

Matthieu Rouault & J.V