Pourquoi, malgré le confinement, les assureurs auto augmentent-ils leurs prix?
Les automobilistes entre scepticisme et colère. Il y aura en 2021 entre 1,5% et 2 % d’augmentation en moyenne pour les tarifs des contrats d’assurance voiture l’an prochain selon l’étude du Cabinet Facts and Figures. Si on prend le coût moyen d’un contrat, soit 450 euros par an, cette hausse serait donc au maximum de 9 euros.
2021 confirme une tendance ancrée. Le montant de ces assurances ne cesse d’augmenter depuis 10 ans, notamment en raison du prix des pièces détachés. Des pièces qui sont de plus en plus souvent électroniques et coûtent donc cher. Ces pièces sophistiquées demandent un savoir-faire et une main d’œuvre plus qualifiée est aussi plus coûteuse pour les garages !
2 milliards mis de côté durant le confinement
Mais cette année, en raison de la crise sanitaire les assurances auto ont pourtant réalisé des économies puisque nous ne pouvions pas nous déplacer pendant deux mois.
Deux milliards d’euros ont ainsi été mis de côté. Pas de circulation, pas d’accidents, et pour les compagnies ça veut dire pas de dommages corporels à indemniser ni de dégâts matériels à rembourser.
Mais la majorité des assureurs n’ont pas prévu de faire profiter à leurs clients de ces économies.
Seules la Matmut et la Maif gèlent le tarif des assurances auto pour l’an prochain.
Pourquoi comme ces deux assureurs les autres n’ont pas joué le jeu du partage?
Les consommateurs s’interrogent et s’agacent. Sauf que la situation est plus complexe qu’elle n’y paraît. Le temps et les coûts de réparation dans les garages a augmenté avec les mesures sanitaires imposées depuis le déconfinement.
Et depuis le déconfinement aussi, les Français ont repris la route, parfois même plus qu’à l’habitude puisque c’était pour beaucoup le moyen de déplacement privilégié pour les vacances cet été. Et parfois avec un certain relâchement au volant.
Le nombre d’accidents est donc reparti à la hausse, les dédommagements aussi.
Autre explication: la majorité des assureurs va transférer dans les tarifs automobiles des charges liées à d’autres secteurs comme l’indemnisation des pertes d’exploitation pour les restaurateurs par exemple, qui ont beaucoup souffert du confinement.
Résultat, les deux milliards risquent d’être rapidement épuisés, et face à un avenir incertain, les assureurs jouent la carte de la prudence.