Prime à la conversion: vraiment efficace pour l'environnement?

Après son lancement fin 2018, quel bilan pour la prime à la conversion? Cette prime à la casse pour acheter un nouveau véhicule plus vertueux écologiquement était destiné aux ménages modestes et avait pour but d'accélérer la fin de vie des véhicules les plus polluants.
Le ministère de la Transition écologique a réalisé une étude détaillée pour l'année 2018 dont elle a publié les résultats récemment. Elle a eu du succès car il y a eu 253.000 dossiers de validés.
48% de ces achats concernent un véhicule... diesel
L'étude montre que cette prime a plutôt bénéficié aux ménages ruraux, non-imposables dans 72% des cas. La moyenne d'âge des véhicules remplacés est de 19 ans, en grande majorité des diesels (80%).
Les véhicules achetés étaient effectivement plus vertueux que la moyenne du marché du neuf: 106 grammes/km d'émissions de CO2 contre 112 grammes/km.
"C'est de l'hypocrisie"
En revanche on peut voir que 48% de ces achats concernent un véhicule... diesel, 47% pour l'essence, et 2% seulement pour l'électrique. Autre problème : le fait que les chiffres d'économies de CO2 ait été calculés à partir des chiffres des constructeurs. Ces derniers sont pourtant soupçonnés d'avoir trafiqué leurs chiffres d'émissions et dont la méthode de calcul est controversée.
"La prime à la conversion ne devrait pas être accordée pour des diesels, point final", regrette Jean-Luc Moreau. "Et surtout pour les diesels d'occasion. On ne peut pas dire qu'on va sortir du diesel et continuer à accorder des primes à la conversion dessus, c'est de l'hypocrisie"
>>> Réécoutez ou téléchargez le podcast de "La minute verte" dans Votre auto en cliquant ici