Prix du pétrole: selon un expert, "le baril pourrait flamber à 100 dollars et au-delà"
Les Etats-Unis ont encore renforcé ce lundi, leur campagne de "pression maximale" pour faire plier l'Iran, leur ennemi numéro un au Moyen-Orient. Donald Trump a annoncé des sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien, au risque de tensions avec plusieurs alliés.
Le président américain a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à huit pays comme la Chine, l'Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l'Italie et la Grèce, d'importer du brut iranien, pour "porter à zéro les exportations" et "priver le régime de sa principale source de revenus", a annoncé la Maison Blanche.
"Hier soir, nous étions aux alentours de 75 dollars le baril"
Pour Philippe Chalmin, économiste, spécialiste des questions pétrolières et invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi 24 avril, cette décision entraîne inévitablement l’augmentation du prix du baril.
"Ça a déjà commencé. Je vous rappelle qu’au début de l’année, nous étions aux alentours de 50 dollars le baril de pétrole et hier soir, nous étions aux alentours de 75 dollars. (…) Les mesures américaines prendront effet le 2 mai et la menace de l’interdiction par les Etats-Unis, pour un certain nombre de pays, d’importer des barils de pétrole iranien a déjà été intégré dans les cours. La réaction iranienne pourrait nous faire flamber à 100 dollars le baril et au-delà".
Cette mesure, qui a donc dores et déjà provoqué une forte hausse des cours du pétrole, s'annonce particulièrement délicate pour Pékin, engagé dans de complexes négociations commerciales avec l'administration Trump, et pour New Delhi, allié stratégique des Etats-Unis et troisième importateur mondial de pétrole, dont environ un dixième des achats vient d'Iran.
"Il va probablement taper sur les européens dans les mois à venir"
"Ça permet à Trump de montrer à l’électeur de base américain, combien il est grand, beau et fort face à ce Satan iranien": selon Philippe Chalmin, les raisons d'une telle décision, sont surtout politiques. Donald Trump veut asseoir sa puissance et assurer sa réélection.
"Trump a un objectif qu’il ne faut pas oublier. Cet objectif c’est novembre 2020 et sa réélection à la présidence américaine. Il se trouve qu’avec la Chine, les négociations s’enlisent un peu, qu’avec la Corée, il n’arrive pas à de résultats extraordinaires, il va probablement taper sur les européens dans les mois à venir, mais il reste un grand ennemi qui lui permet de montrer tous ses muscles à ses concitoyens américains, c’est l’Iran".
Et même si selon le spécialiste, "l’Arabie Saoudite va pouvoir compenser" en augmentant sa production, à terme, cette interdiction d’importer du pétrole iranien, risque d’avoir des conséquences sur les prix de nos carburants à la pompe, déjà très élevés.