Retraites: des manifestants envahissent les voies de la gare de Lyon, trafic interrompu

Près d'un millier de manifestants se sont réunis ce mardi à la gare de Lyon, à Paris, en fin de matinée. Ils ont décidé d'envahir les voies et d'avancer à pied jusqu'au Technicentre sud-est, qui se situe à près d'un kilomètre de la gare. Les protestataires ont allumé des fumigènes et entonné des slogans hostiles au président de la République et au gouvernement. Cette action a obligé la SNCF à interrompre totalement la circulation de tous les trains, au départ et à l'arrivée de la gare de Lyon.
Les manifestants exigent le retrait total de la réforme des retraites. Ils veulent à leur tour mettre la pression sur l'exécutif en ce jour de mobilisation. Et sont en colère face à ce gouvernement "sourd" selon l'un d'entre eux. Une colère renforcée par les violences policières. Jeudi dernier, lors de la manifestation parisienne, un cheminot a perdu un oeil à cause, assure-t-il, d'une grenade de désencerclement lancée par les forces de l'ordre.
"C'était pas du tout un énervé qui cherchait la confrontation. Je l'ai même vu calmer des jeunes, expliquait Fabien Berthenet, un de ses collègues du Technicentre Sud-Est européen de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Il a pris un éclat de grenade en ramassant un camarade qui était tombé par terre. (...) C'est vraiment un mec bien. C'est pour ça qu'il y a autant de monde.
Clémentine Autain et Olivier Besancenot au soutien
L'assemblée générale, organisée à côté d'un autre technicentre de maintenance des TGV près de la porte de Charenton, a accordé une large part à cet événement. Plusieurs personnalités de gauche ont pris la parole comme Clémentine Autain (LFI) et Olivier Besancenot (NPA) ainsi que de nombreux cheminots de la SNCF et salariés de la RATP.
"Notre colère est froide et nous nous battrons jusqu'au bout contre cette réforme pour notre collègue Sébastien", le militant SUD-Rail ayant perdu un oeil jeudi, a promis au micro Christophe Huguet, délégué Sud-Rail du Technicentre Sud-Est Européen.
"Nous sommes face à un gouvernement qui a décidé de réprimer le mouvement social dans la violence", a accusé Bérenger Cernon, délégué syndical CGT-Cheminots, qui a également rappelé qu'on en était au "22e jour de grève à la SNCF". A midi, on comptait 16,5% de grévistes, un taux en baisse par rapport à jeudi dernier.
La députée LFI Clémentine Autain a dénoncé "les violences policières dont Sébastien a été la victime". Olivier Besancenot a lui appelé à poursuivre et intensifier la mobilisation via la grève générale, balayant l'idée d'une "médiation" évoquée par le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
Un militant de la CGT-RATP est également venu témoigner des "deux coups de matraque" qu'il dit avoir reçu dans la tête jeudi, pointant du doigt les "18 agrafes dans la tête" que cela lui a coûté. Plusieurs grévistes ont entonné des "Macron démission" après son témoignage.
A l'issue de l'assemblée générale, les participants sont partis en cortège vers la manifestation parisienne de mardi après-midi.