Six mois ferme pour la conductrice de l'accident mortel sous somnifères: "Incompréhensible", pour la mère de la victime

Une septuagénaire qui avait percuté avec sa voiture en 2012 sous l'effet de médicaments un cycliste de 14 ans a été condamnée mardi à Brest à deux ans de prison dont six mois ferme, à la grande déception des parents de la victime.

Odette Le Borgne a été condamnée à deux ans de prison dont 6 mois ferme par le tribunal correctionnel de Brest ce mardi. En 2012, cette femme âgée de 73 ans à l'époque des faits a percuté un jeune cycliste de 14 ans, Owen, sur une route départementale au nord de Brest.

La conductrice avait assuré ne pas avoir vu le cycliste. Les analyses toxicologiques ont révélé qu'elle était sous l'effet de plusieurs médicaments dont un puissant somnifère, de classe trois, le zolpidem.

Pour la mère de l'adolescent, Marie Morvan, la prise de médicaments aurait dû être une circonstance aggravante: "C'est assez incompréhensible. Quand nous avons appris quelques mois après l'accident d'Owen que la raison était une prise de médicaments, pour nous il était évident que cette femme allait être condamnée. Il était évident que le fait de prendre ce type de médicament et conduire ensuite était répréhensible".

"C'est dur à encaisser"

Invitée ce matin dans Bourdin Direct, elle a souligné la dangerosité de la prise de certains médicaments au volant: "Les effets sur les aptitudes à la conduite sont les mêmes que ceux de la drogue. Une étude de l'Inserm montre que 3,3% des accidents de la route sont imputables à une prise de médicaments, ce qui correspond à 120 personnes qui meurent chaque année".

Marie Morvan déplore aussi un verdict trop clément: "Elle ne mettra pas un pied en prison. Pour nous, c'est dur à encaisser. On a tenu compte de son âge certes, mais est-ce qu'on a tenu compte de l'âge d'Owen? Il n'avait que 14 ans, mais ça les juges n'en ont pas vraiment tenu compte".

Les parents d'Owen ne comptent d'ailleurs pas en rester là: "Nous allons assigner les médecins et les pharmaciens en responsabilité civile. Les résultats d'expertise montrent que le médecin avait prescrit trop de médicament par rapport aux recommandations. Cette personne avait 4 fois la dose recommandée. Les pharmaciens auraient dû alerter à ce moment-là. Un des pharmaciens a délivré 4 boites de somnifères alors qu'il n'a pas le droit. Il y a toute une chaine de responsabilités qui doit être établie".

P.B.