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Suicide d'un conducteur de train: "Je n’accepte pas ce procès sur l’empathie", se défend Philippe Tabarot

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Après le suicide d’un conducteur de train de la SNCF le 24 décembre, le nouveau ministre des Transports Philippe Tabarot se défend ce jeudi sur RMC d’avoir manqué d’empathie.

Un conducteur de train de 52 ans, père d’un enfant autiste et confronté à des problèmes personnels, s’est suicidé à quelques heures de Noël. Sur la ligne Sud-Est, en Seine-et-Marne, il a sauté de la cabine de son TGV à pleine vitesse. Le train s’est ensuite arrêté automatiquement. Nouveau ministre des Transports, le sénateur LR Philippe Tabarot se défend ce jeudi sur RMC d’avoir manqué d’empathie dans sa première réaction après le drame.

"On a appris la nouvelle à 20h, le soir du 24 décembre, en nous expliquant tout d’abord qu’il y avait un incident sur un train, explique-t-il dans Apolline Matin. On a compris très vite que quelque chose de très grave s’était passé. J’étais le premier à dire que c’était avant tout un drame humain, une personne qui a souhaité mettre fin à ses jours à une date si particulière. Il avait des responsabilités importantes puisqu’il était conducteur de ce train. Pour autant, il n’y a pas eu de danger pour les autres usagers avec la veille automatique avec contrôle du maintien d’appui. Les usagers n’ont pas pu retrouver leurs familles, pour cette soirée. Mais il y a une famille qui a été endeuillée."

L'invité du jour : Philippe Tabarot - 26/12
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"On peut se satisfaire que ce drame n’ait pas été plus important quantitativement"

"Je n’accepte pas ce procès concernant l’empathie, ajoute Philippe Tabarot. Les médias parlaient des problèmes des usagers. Et je les partage parce que je sais que ce sont des situations compliquées. La compagnie a essayé de faire au mieux, mais l’information, d’une manière générale chez les opérateurs, n’est pas suffisante. Et la prise en charge peut plus ou moins bien fonctionner. Mais on est dans le cadre d’un drame humain. L’Etat et la SNCF seront aux côtés des familles. A travers le directeur de SNCF Voyageurs, j’ai été en contact permanent avec la famille du conducteur, ses collègues, des responsables syndicaux. Permettez-moi de dire que cette journée a été particulièrement éprouvante et que j’ai essayé au maximum de montrer que l’Etat était à leurs côtés."

"Certains ont interprété mes propos. Je me dois aussi de dire qu’on peut se satisfaire également que ce drame n’ait pas été plus important quantitativement, en nombre de victimes, même si je regrette terriblement le fait que cette personne se soit suicidée", poursuit le ministre chargé des Transports.

Quel suivi psychologique à la SNCF?

Les circonstances exactes du drame vont désormais devoir être éclaircies. Et notamment le suivi psychologique de ce conducteur. "Ce que je sais, c’est qu’il y a une enquête judiciaire sur ce qu’il s’est exactement passé et une enquête interne, explique Philippe Tabarot. Ce sont les premières questions que j’ai posées au directeur de la SNCF. Il m’a dit qu’une cellule psychologique avait été mise en place pour échanger avec ses collègues sur cette situation. Il y a un certain nombre de tests au moment de l’embauche. Est-ce qu’il y a un contrôle continu de l’état psychologique? Je rappelle que c’est la seule fois dans notre pays où cela se déroule, le suicide d’un conducteur qui saute de sa cabine."

Laurent Picat Journaliste RMC