Taxis, hôtels, boulangeries, épiceries… ces commerces des villes moyennes rongés par la grève SNCF

C'est ce samedi le vingtième jour de grève de la SNCF contre la réforme ferroviaire. Cette dixième séquence de grève perlée a débuté jeudi soir et se terminera dimanche matin, en plein cœur du week-end de la Pentecôte. Une grève qui a des conséquences économiques de plus en plus lourdes. Notamment dans les gares des villes moyennes, qui sont désertées les jours de grève, au grand dam des commerçants et hôteliers alentours.
Exemple à Roanne dans la Loire, où s'est rendue RMC. Tout ceux dont l'activité économique dépend de la gare tirent la langue devant ces grèves à répétition. C'est le cas du Grand Hôtel de Roanne, qui se trouve juste en face de la gare SNCF. A l'accueil de l'établissement il y a un planning avec les jours de grève. "C'est désastreux", se désole Anne Lechailler, la gérante. "Beaucoup de nos clients ne viennent pas, d'autres ne restent que 2 nuits au lieu de 4. Concrètement, en avril c'est 30% d'occupation en moins. Et en mai, c'est la double punition avec les ponts, on va être à 40% d'occupation en moins".
"Il ne faut pas compter sur la gare en ce moment"
Certains jours de grève, il n'y a aucun train au départ ou à l'arrivée de Roanne. Et donc pas de clients pour Karim, chauffeur de taxi. "On ne fait pratiquement pas de courses. Sur le parvis de la gare, je suis le seul en ce moment, parce que justement il n'y a pas de travail. Donc mes collègues sont obligés d'aller chercher du travail ailleurs. Il ne faut pas compter sur la gare en ce moment".
En face de la gare, il y a aussi Dalila et son épicerie. Elle aussi a dû s'adapter... "On est obligé de travailler plus. Traîner plus le soir, ouvrir plus tôt le matin, ne pas fermer entre midi et 14 heures pour avoir plus de clientèle… mais c'est difficile". Même son de cloche pour Fabrice, qui tient la boulangerie d'à côté. "Le chiffre d'affaires est divisé par deux depuis un mois. Nos clients ne viennent plus chez nous puisqu'ils ne prennent plus le train. On est obligé de jeter de la marchandise". La plus grande crainte pour les commerçants de la gare de Roanne maintenant, c'est que la grève se poursuive au-delà du calendrier prévu.