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Victimes de Brétigny: “C’est le pot de terre contre le chemin de fer”

Le déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge en 2013 avait fait 7 morts.

Le déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge en 2013 avait fait 7 morts. - Lionel Bonaventure - AFP

REPORTAGE - L’association de victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny assigne la SNCF en justice pour qu’elle prenne en charge les coûts de la procédure et des dépenses pour engager des experts.

Le dossier technique est un pavé de 25.000 pages à décortiquer. Le 12 décembre 2013, le déraillement d’un train à Brétigny-sur-Orge avait fait 7 morts et des dizaines de blessés. Depuis, des analyses scientifiques ont été menées pour comprendre l’origine de la catastrophe ferroviaire et établir les responsabilités de l'accident.

 Mais l’association Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny ne se sent pas qualifiée pour faire seule ce travail et a besoin d’experts. Des experts dont les services sont financièrement hors de portée des victimes, explique Thierry Gomes, président de l’association.

“Ce n’est pas les modestes cotisations des victimes qui vont pouvoir faire face à ces dépenses, assure-t-il. Aujourd’hui, il y a des victimes qui ont perdu leur travail. Les seules lectures qu’on a pu faire sur les rapports d’expertises, ça a été fait avec un groupe de victimes qui connaissait un peu le milieu ferroviaire, mais ce n’est pas suffisant pour pouvoir bien analyser ces rapports”.

60.000 euros pour faire face aux frais

L’association demande une provision de 60.000 euros à la SNCF pour payer les frais de justice. Une demande a été faite à la compagnie ferroviaire cet été qui a répondu négativement en novembre. L’association vient donc d’assigner la SNCF devant le tribunal de grande instance d’Evry.

“C’est le pot de terre contre le chemin de fer, déplore Maître Gérard Chemla, l’avocat de l’association. La SNCF a des avocats qui font partie des plus grands cabinets de France et ils ont une armée d’ingénieurs qui les aident. Nous, nous sommes avec nos petits bras. La question c’est de savoir si je peux avoir les moyens de prendre connaissance d’une procédure. L’idée est simplement de se constituer une cagnotte pour faire face à ces frais.”

Une demande inconcevable pour la SNCF qui pourrait être accusée de mettre sous influence une partie civile.

Carole Blanchard avec Romain Poisot