Voitures radars déployées dans neuf nouveaux départements: comment ça marche?

La Sécurité routière - via le ministère de l'Intérieur - va déployer des voitures radars dans neuf nouveaux départements de l'Hexagone ces prochaines semaines, comme vous l'a révélé RMC ce jeudi. En ce mois de juin, le dispositif va être élargi à l'Ardèche, au Cantal, aux Bouches-du-Rhône et à l'Ariège. En juillet, ce sera l'Ain, la Haute-Loire, les Pyrénées-Orientales, le Tarn-et-Garonne et les Alpes-de-Haute-Provence.
Radar fixe, radar tronçon, radar de chantier... Les automobilistes sont habitués à ce que leur vitesse soit contrôlée sur la route. Et adaptent leur comportement en fonction puisque, mis à part le radar chantier, ces derniers sont de nature à ne pas changer de localisation. D'autant qu'aujourd'hui, avec les systèmes GPS comme Waze pour ne citer que lui, les automobilistes se partagent leurs emplacements.
Première "voiture radar" mise en circulation en 2013
Sauf qu'un type de radar peut provoquer davantage de sueurs froides aux automobilistes. Il s'agit des voitures radars, qui sont banalisées et donc impossibles - ou presque - à détecter depuis sa voiture. Elles ne sont pas signalées sur les routes.
"Les voitures-radar, anciennement appelées "équipement de terrain mobile (ETM)" ou "radar mobile de nouvelle génération", sont des appareils embarqués à bord de voitures banalisées, conduites par des gendarmes, des policiers en uniforme ou des sociétés privées habilitées par l’État", indique sur son site la Sécurité routière.
Pas de flash !
Et les automobilistes ne sauront pas à l'instant T s'ils ont été pris en flagrant délit d'excès de vitesse. Pas de flash! Les systèmes sont intégrés dans des véhicules banalisés et utilisent un flash infra-rouge, non-visible pour les usagers flashés.
Selon les informations du Figaro, obtenues de la Sécurité routière, les voitures radars des forces de l’ordre peuvent flasher à l’arrêt, tandis que celles à conduite externalisée ne le peuvent pas.
La première mise en service d'un "radar mobile de nouvelle génération" remonte à mars 2013 mais le premier radar de "vitesse embarqué" est vieux de 21 ans, très exactement le 21 janvier 2004. Pour rappel, le premier radar fixe a été inauguré en Essonne le 27 octobre 2003.
"Seront flashés les véhicules roulant à partir de 146 km/h sur autoroute, 124 km/h sur une voie express ou 61 km/h en agglomération"
Quel seuil de tolérance?
"Ces radars sont conçus pour cibler les conducteurs responsables de grands excès de vitesse : la marge technique de ces radars est de 10 km/h pour les limitations de vitesse inférieures à 100 km/h et de 10 % pour les limitations de vitesse supérieures à 100 km/h (contre 5 km/h et 5% pour les autres radars de contrôle de la vitesse)", explique également la Sécurité routière.
Conducteurs privés rémunérés aux kilomètres
Qui conduit? Deux forces de l'ordre dans une voiture ou un conducteur rémunéré par une société en contrat avec l'Etat. Cette "externalisation" des voitures radars a été opérée en 2018 afin de permettre de libérer "plus de temps" aux forces de l'ordre, explique la Sécurité routière.
8h de trajet par jour dans le cadre d'un trajet défini par l'Etat avec obligation de se limiter scrupuleusement au kilométrage indiqué, pas plus pas moins. La rémunération se fait au nombre de kilomètres avalés et pas en fonction des "flashs" effectués au cours de la journée.
Le conducteur privé se contente de rouler et ne sait pas quand une voiture est prise en photo ou non. Les informations sont directement traitées par le Centre national de traitement des infractions basé à Rennes.
Coût pour l'Etat
A noter cependant que chaque voiture reste la propriété de l'Etat et sont stationnées sur un site de police ou gendarmerie. En 2022, selon la Cour des comptes, l'entretien d'une voiture radar a couté 41.325 € contre 5.137 € un radar fixe.